Palmyre après Daesh
DiaporamaLa rédaction de 20 Minutes
L'armée syrienne, appuyée par son
allié russe, a infligé une cuisante défaite aux combattants de Daesh en leur reprenant la ville de Palmyre, cité antique du centre de la Syrie
inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, qu'ils occupaient depuis mai 2015. Après la diffusion de nombreuses vidéos de propagande montrant la destruction des précieux vestiges, le monde découvre à présent les premières images de l'après-Daesh.
L'armée syrienne, appuyée par son
allié russe, a infligé une cuisante défaite aux combattants de Daesh en leur reprenant la ville de Palmyre, cité antique du centre de la Syrie
inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, qu'ils occupaient depuis mai 2015. Après la diffusion de nombreuses vidéos de propagande montrant la destruction des précieux vestiges, le monde découvre à présent les premières images de l'après-Daesh.
L'historien spécialiste du monde antique Maurice Sartre dit craindre que l'inventaire du site révèle des destructions
irréversibles. Le groupe djihadiste a notamment détruit à coups d'explosifs les temples de Bêl et Baalshamin à
Palmyre, ainsi que les tours funéraires et le célèbre Arc de triomphe.
Le drapeau syrien flotte sur la cité antique de Palmyre. «Nous étions si effrayés à l'idée
d'entrer sur le site antique et de le trouver complètement détruit», a confié
un soldat du régime sous couvert d'anonymat, «mais quand nous sommes entrés,
nous avons été soulagés».
Malgré les nombreux vestiges détruits par Daesh, «le paysage général est en bon état» et Palmyre «redeviendra
comme avant», a assuré le chef des Antiquités syriennes Mamoun Abdelkarim.
Le chef des Antiquités syriennes s'est dit agréablement surpris par l'état presque intact de
nombreux vestiges comme l'Agora, les bains, le théâtre romain ou encore
les murailles de la cité, légèrement endommagées.
«J'étais le directeur des Antiquités le plus triste au monde, je suis aujourd'hui le plus heureux», a-t-il encore dit.
Le théâtre antique de Palmyre photographié par un drone russe le 27 mars. Les soldats syriens évitent de s'approcher car certaines parties de la cité ont été minées par les djihadistes.
De profonds impacts dans le mur de la citadelle de Palmyre montrent l'intensité des combats qui ont opposé les forces syriennes aux combattants de Daesh.
La télévision russe a diffusé ces images capturées par un drone en dressant la liste des destructions imputées aux djihadistes.
Un temple photographié par un drone russe le 27 mars.
Un membre des forces syriennes ramasse un drapeau de Daesh. En 20 jours de combats, 400 djihadistes
sont morts, «le bilan le plus lourd pour l'EI dans une seule bataille depuis
son émergence» dans le conflit en 2013, selon l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme (OSDH). 188 membres des forces prorégime y ont péri.
Un soldat syrien ne peut plus retenir ses larmes: «Je suis triste de voir une partie de la ville
détruite, mais je pleure aussi mon frère qui est mort ici dans les
combats», confie-t-il. Il ajoute, la gorge serrée: «En reprenant la
ville, je sens que j'ai vengé sa mort».
Selon un correspondant de l'Agence France
Presse sur place, la ville moderne de Palmyre ressemblait dimanche à une ville fantôme, la
quasi-totalité des habitants ayant fui les bombardements et les raids aériens
ces derniers jours.
D'énormes destructions témoignent de
la violence des combats. Dans chaque quartier de la ville qui comptait 70.000 habitants avant la guerre, les immeubles portent l'impact
de balles et des trous béants défigurent leurs façades.