GRANDE-BRETAGNEVIDEO. Bourreau de Daesh «Jihadi John»: Les services de sécurité mis en cause

VIDEO. Bourreau de Daesh «Jihadi John»: Les services de sécurité mis en cause

GRANDE-BRETAGNEIdentifié il y a plusieurs années comme potentiellement dangereux, il a pu malgré tout rejoindre Daesh en Syrie...
20 Minutes avec AFP

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Le fait que Mohammed Emwazi, bourreau du groupe Etat Islamique (EI), était dans le collimateur des services britanniques depuis six ans, a soulevé ce vendredi de nouveau la question de la capacité des autorités occidentales à répondre à la menace posée par les extrémistes «de l'intérieur».

Presque recruté comme taupe

Le MI5 et la police ont été en contact au moins une douzaine de fois depuis 2009 avec celui qui a été surnommé «jihadi John», avant qu'il ne réussisse à rejoindre la Syrie en 2012, soulignait vendredi le Daily Telegraph, dénonçant des «erreurs stupides». Les services britanniques ont même tenté d'en faire une taupe après l'avoir intercepté en 2009 en Tanzanie, soupçonné de vouloir rejoindre le groupe terroriste des shebab somaliens. Des avances repoussées par Emwazi.

En juin 2010, il a été arrêté par des officiers du contre-terrorisme alors qu'il s'apprêtait à partir au Koweit et a été placé sur une liste de personnes susceptibles de commettre un acte terroriste. Il lui est alors interdit de quitter le pays.

Repéré... puis oublié

Face aux critiques, le gouvernement britannique a défendu l'action des services de renseignement et de police qui «font un excellent travail au jour le jour». Pour Olivier Guitta, consultant en sécurité et risques géopolitiques à Londres, les moyens humains disponibles ne sont toutefois pas à la hauteur des défis posés par la menace terroriste, que ce soit au Royaume-Uni, en France ou aux Etats-Unis. «Pour surveiller une personne, il faut 30 officiers. Mettons qu'il y ait 1.000 personnes à surveiller en Angleterre, vous avez besoin de 30.000 officiers. Nous ne les avons pas», déclare-t-il.

Point positif: Mohammed Emwazi a été rapidement repéré comme pouvant représenter une menace, comme l'avaient été les frères Kouachi, les auteurs des attaques contre Charlie Hebdo début janvier à Paris. Mais c'est le suivi qui pèche. «Vous pouvez suivre quelqu'un pendant un an, deux ans, sans qu'il fasse quoi que ce soit, et alors vous arrêtez», souligne l'expert.