Belgique: Dieudonné risque de nouvelles poursuites pour «xénophobie»
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L'humoriste français controversé Dieudonné risque de nouvelles poursuites judiciaires pour «xénophobie» et «incitation à la haine raciale» en Belgique, où son spectacle a été interrompu mercredi soir par la police, a indiqué ce jeudi la ville de Bruxelles. Après s'être vu refuser ces derniers jours l'accès à deux salles à Anderlecht, dans l'agglomération bruxelloise, puis dans la banlieue de la capitale belge, Dieudonné avait convié ses fans mercredi soir au Fiesta Bar, une salle située sur le territoire de la ville de Bruxelles, sans en avertir les autorités ni demander les autorisations requises.
La venue de Dieudonné, qui fait déjà l'objet de poursuites pour un spectacle donné en mars près de Liège (est), où des propos antisémites auraient été prononcés, n'a toutefois pas échappé aux forces de l'ordre, dont une dizaine de représentants se sont rendus dans la salle de spectacle bruxelloise. Lors de la première des deux représentations prévues, «les policiers ont constaté que des propos xénophobes étaient tenus. Ils ont rédigé un procès verbal visant Dieudonné pour propos xénophobes et incitation à la haine raciale», a expliqué Nicolas Dassonville, le porte-parole du bourgmestre de Bruxelles, Freddy Thielemans.
La salle évacuée
«Le bourgmestre condamne fermement le spectacle de Dieudonné et les propos tenus», a ajouté son porte-parole, sans plus de précisions sur les propos tenus. Alors que le premier spectacle était achevé, les policiers ont exigé que l'exploitant de la salle ne permette pas l'entrée de quelque 300 spectateurs qui attendaient à l'extérieur pour assister à la seconde représentation.
Durant une vingtaines de minutes, le comédien a tenté de convaincre la police et le propriétaire de la salle de le laisser donner une deuxième fois son spectacle, prenant les spectateurs restés dans la salle à témoin et réclamant en vain que les policiers viennent s'expliquer sur scène, selon deux vidéos amateurs diffusées sur Internet. Ces images, qui ne montrent que la fin de la représentation, ne permettent pas de juger si des propos xénophobes ou antisémites ont été proférés.
Dieudonné veut porter plainte
Finalement, la salle s'est vidée dans le calme après que la police eut fait couper l'électricité, selon Nicolas Dassonville. Les policiers n'ont procédé à aucune interpellation, selon la même source. Le porte-parole de la ville de Bruxelles a également précisé que le "PV de la police avait été transmis au parquet", qui pourra entamer des poursuites, et que les autorités bruxelloises étudient également les suites judiciaires à donner à cette affaire.
«Oui les juifs en prennent pour leur grade, mais les chrétiens, les musulmans, les croyants, les Chinois, les Noirs,... également. Tout le monde est concerné, même la communauté gay!», a raconté sur son blog un spectateur. Dieudonné a réagi en lançant un «appel à témoins»: «Hier soir, le gouvernement belge a fait interrompre le spectacle lors de la deuxième séance. 100 CRS (sic) et des camions anti-émeute ont encerclé les spectateurs et les ont fait évacuer», écrit-il. «Nous souhaitons porter plainte contre les autorités belges et avons besoin de vos témoignages», ajoute-t-il.