Torture en Syrie: Le rapport accablant d'Amnesty International
DROITS DE L'HOMME•L'organisation publie, ce mercredi, un document détaillant les mauvais traitements pratiqués par le pouvoir syrien...M.Gr.
Un catalogue sordide d'actes de tortures et mauvais traitements. Dans le rapport qu’elle publie ce mercredi, l’organisation Amnesty International dresse un constat édifiant des méthodes employées par le régime Syrien envers son peuple.
Le document recense en effet 31 méthodes attribuées aux forces de sécurité, à l’armée et aux bandes armées pro-gouvernementales, connues sous le nom de «shabiha».
Crimes contre l’humanité
Interdite de séjour en Syrie depuis le 15 mars 2011, Amnesty International n’a pas pu effectuer de recherches sur le terrain. Mais l’organisation s’est appuyée sur les témoignages de nombreuses victimes pour réaliser cette enquête.
D’après celle-ci, les mauvais traitements infligés aux détenus suivent généralement un modèle établi et organisé dans le cadre d’une politique de l’Etat. Une réalité qui pousse l’organisation à parler dans son rapport de crimes contre l’humanité.
Des enfants de moins de 18 ans
Ces exactions, qui peuvent avoir pour but de punir, intimider, extorquer des «aveux», ont souvent lieu pendant le transport vers les centres de détention, puis systématiquement à leur arrivée et tout au long de leur détention.
Dans presque tous les cas, les prisonniers sont détenus au secret, souvent pour de longues durées, sans pouvoir recevoir de visites de leurs familles ou de leurs avocats. Très souvent, la torture ou les autres mauvais traitements sont si cruels que les victimes meurent en détention, rapporte l’organisation, qui précise que parmi les victimes se trouvent des personnes de moins de 18 ans.
Gel des avoirs de Bachar al-Assad
A la fin du document, disponible sur son site, Amnesty International fait plusieurs recommandations aux autorités syriennes, à qui elle demande de mettre un terme au recours systématique à la torture. L’organisation lance également un appel au Conseil de sécurité des Nations unies, en lui demandant notamment de «charger le procureur de la Cour pénale internationale de statuer sur la situation en Syrie afin d’enquêter sur les crimes de droit international, y compris sur les crimes contre l’humanité signalés».
Enfin, en plus de souhaiter que soit imposé et appliqué un embargo total sur les armes ou les équipements militaires à destination de la Syrie, Amnesty International souhaiterait qu’un gel des avoirs du président Bachar al-Assad, de ses principaux collaborateurs et de toute autre personne susceptible d’avoir ordonné ou perpétré des crimes de droit international, soit mis en place.