Des milliers de témoignages de survivants archivés pour les générations futures
Parce que les survivants de la Shoah sont de moins en moins nombreux et parce que leur histoire doit être préservée pour les générations futures, la Fondation des archives audiovisuelles des survivants de la Shoah (VHF)* a enregistré les témoignages de mi© 20 minutes
Parce que les survivants de la Shoah sont de moins en moins nombreux et parce que leur histoire doit être préservée pour les générations futures, la Fondation des archives audiovisuelles des survivants de la Shoah (VHF)* a enregistré les témoignages de milliers de personnes qui ont vécu cette période noire de la Seconde Guerre mondiale.« Tout a commencé en 1994 sur le tournage de La Liste de Schindler », explique Douglas Greenberg, le PDG de la VHF. Steven Spielberg avait choisi de raconter la vie d’Oscar Schindler, qui avait sauvé des centaines de Juifs de la mort. « Alors qu’il tournait le film en Pologne, de nombreux survivants des camps sont venus le voir pour lui raconter ce qu’ils avaient vécu. » Jugeant que ces histoires personnelles devaient être conservées et transmises avant de disparaître, comme celle de Schindler, Spielberg a créé la VHF, à Los Angeles.Depuis 1994, la VHF a recueilli plus de 52 000 témoignages, mais tous ne viennent pas de Juifs. Des homosexuels, des Témoins de Jéhova, des Roms, des personnes ayant survécu aux politiques eugénistes, des prisonniers politiques, des témoins de la libération des camps et des participants aux procès pour crimes de guerre ont pu transmettre leur expérience. « Maintenant, on ne fait plus d’interviews, précise Douglas Greenberg, sauf s’il s’agit de témoignages rares. Par exemple, on n’a trouvé que neuf survivants de Treblinka et seuls six ont accepté de raconter leur expérience. Si un autre se présente, on l’interviewera. »Désormais, la VHF est entrée dans une phase active. « Collecter les témoignages, c’est passif, il faut les transmettre, estime Douglas Greenberg. Chaque témoignage est restitué au pays où il a été recueilli afin qu’il soit disponible pour tous les concitoyens des personnes qui ont raconté leur histoire. » La VHF a ainsi remis, mardi, les vidéos de plus de 1 800 survivants français au Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) à Paris. « On essaye également de faire des programmes d’éducation. On a édité des CD-Rom et cinq films documentaires en six langues différentes. Mais parce qu’on ne peut tout faire et qu’on ne veut pas dire à chaque pays comment transmettre cette histoire, on cherche des partenaires sur place, comme le CDJC en France. » Pour le moment, on ne peut voir que des extraits d’interviews sur Internet. « Les témoignages ne sont pas disponibles pour des raisons techniques. Mais on espère que ce sera possible d’ici à dix-huit mois », précise Greenberg. Alexandra Pujos.*www.vhf.org