Fusillade dans une école en Allemagne: au moins seize morts, dont le tireur
FAIT DIVERS•Le drame a eu lieu à Winnenden, près de Stuttgart. Le meurtrier était un ancien écolier de 17 ans connu des services de police et dont les parents étaient en possession légale de 18 armes...M.Gr. et P.A. avec agence
Tim Kretschmer, le tireur fou, se serait finalement suicidé après avoir été blessé par les policiers sur le parking de Wendlingen, affirme le parquet de Stuttgart. Un peu plus tôt, les policiers avaient indiqué avoir tué le tireur, selon le bild.de, infirmant les rumeurs selon lesquelles il s'était suicidé. Deux civils ont été tués et deux policiers blessés dans l'échange de tirs final.
Tim Kretschmer avait détourné une Volkswagen Sharan, pris en otage le chauffeur et forcé plusieurs barrages, filant sur l'autoroute en direction de Stuttgart sur près de 40 kilomètres, avant de libérer son otage.
Un porte-parole de la police a aussi expliqué que dans sa fuite, il était passé par la clinique psychiatrique de Winnenden et a tiré cinq à six fois. Il a tué une infirmière.
Un lourd bilan
Au total, il aurait tué au moins quinze personnes. Le tireur s'est introduit dans le collège professionnel Albertville Realschule, à Winnenden, une cité de 27.000 habitants à20 kilomètres de Stuttgart, dans le sud-ouest du pays.
Neuf des victimes sont des élèves du lycée, âgés de 16 à 17 ans, selon le ministre de l'Intérieur du Bade-Württemberg Heribert Rech. Trois enseignants ont été tués. Au moins deux autres personnes sont grièvement blessées, a ajouté la police.
Selon une porte-parole du ministère de l'Intérieur , le bilan pourrait être plus lourd encore.
Le meurtrier est un ancien élève du collège où s'est déroulée la fusillade, qu'il a quitté en 2007. Agé de17 ans, il était connu des services de police et ses parents étaient en possession légale de près de 18 armes selon rtl.de et Bild.de. «Le tireur voulait détruire toute l'école,» a déclaré Heribert Rech. «Il n'y avait rien de particulier dans ses antécédents, rien qui puisse laisser penser qu'une telle chose était possible».
Il a «simplement tiré autour de lui»
L'établissement, qui accueille près de 1.000 écoliers, a été évacué. Médecins et psychologues prennent les élèves en charge. Des photos du collège et du dispositif d'urgence ici.
«Le tireur a simplement tiré autour de lui», avait déclaré le porte-parole de la police au Spiegel Online tôt ce mercredi. «Il rechargeait constamment son arme. Quand les premiers policiers sont arrivés sur place, ils ont découvert des corps dans deux salles de classe», a aussi expliqué le chef de la police Konrad Gelden.
Le forcené est arrivé avec une arme à 9h30 dans l'établissement et «a ouvert le feu sans un mot». Vêtu d'une tenue de combat noire, il était ensuite en fuite dans le centre ville et avait provoqué un grand émoi, le quotidien local Winnender Zeitung conseillant aux gens de rester chez eux, et les autorités demandant aux voitures de ne pas prendre d'autostoppeurs.
Programmes de prévention
Cette tuerie ravive une plaie ouverte en Allemagne, en proie à la psychose des fusillades depuis plusieurs années.
En novembre 2007, la découverte d'un projet de tuerie dans un lycée de Cologne avait relancé le débat sur la prévention des violences à main armée dans les écoles. Des régions avaient ensuite lancé des programmes de prévention et la police avait alors créé un groupe de travail.
Deux cas récents
Le 18 novembre de cette année-là, la police avait annoncé avoir déjoué de justesse une attaque de deux lycéens de 17 et 18 ans, Rolf B. et Robin G. Elle était prévue pour le jour anniversaire de la fusillade d'Emsdetten, survenue le 20 novembre 2006.
Avant de passer à l’acte à Emsdetten et de blesser 27 personnes avec une arme à feu et des grenades, Bastian Bosse avait annoncé sur Internet sa volonté de se suicider de manière spectaculaire. Il disait ne trouver aucun sens à la vie, et écrivait sa rancoeur envers l'école: «Tout ce que j'y ai appris, c'est que je suis un perdant.» Le tout agrémenté de photos en tenue de baroudeur.
C'est une autre tuerie qui reste gravée dans la mémoire collective allemande. Le 26 avril 2002, seize personnes (douze profs, une secrétaire, deux étudiants et un policier) avaient été tuées dans un lycée d'Erfurt par un ancien élève de 19 ans, Robert Steinhaeuser, qui s'était ensuite donné la mort.