Bombay: Retour sur 24 heures d'affrontements
INDE•Le point sur les attentats...C.F. et J.M.
Retour sur les événements qui secouent la capitale financière de l'Inde.
Que s'est-il passé mercredi soir à Bombay?
A partir de 22h30 locales (19h à Paris), un groupe d'hommes armés de fusils d'assaut et de grenades a entamé une série d'attaques coordonnées contre deux hôtels luxueux, le Taj Mahal et le Trident/Oberoi, ainsi que huit autres cibles, dont la gare centrale et un hôpital.
Un complexe résidentiel et de bureaux abritant un centre juif, le Nariman House, a également été attaqué et des otages, dont un rabbin, semblaient toujours s'y trouver ce jeudi.
Deux cents personnes ont aussi été prises en otage à l'hôtel Trident/Oberoi, les assaillants retenant en priorité des Britanniques et des Américains, mais aussi dix à vingt Israéliens, selon l'ambassade d'Israël à New Delhi. Les combats entre les forces indiennes et les terroristes se poursuivaient ce jeudi après-midi pour les libérer.
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Quel est le bilan ?
Pour l'instant, il s'élève à 125 morts et plus de 300 blessés. Parmi les ressortissants étrangers, des chiffres provisoires font état de six victimes, dont un Allemand, un Britannique, un Japonais, un Australien et un Italien. Selon le Quai d'Orsay, il n'y a pas de Français parmi les blessés ou les victimes. Mais Quinze membres d'un équipage d'Air France sont bloqués dans leurs chambres au Trident/Oberoi. Le ministère a mis en place une «cellule d'information téléphonique» joignable au 01 45 55 80 00.
Qui est à l'origine de ces attentats?
Ils ont été revendiqués par un groupe islamiste se présentant comme les Moujahidine du Deccan. Un étudiant australien, qui dînait mercredi soir dans un restaurant de Bombay visé par l'une des fusillades, a raconté que les assaillants avaient l'air très jeunes et ressemblaient à «des petits garçons». Selon Olivier Guillard, spécialiste de l'Asie, il s'agit d'une déclinaison des Moudjahidine indiens, un mouvement d'obédience musulmane radicale indienne. C'est la première fois depuis la série d'attentats qui frappent l'Inde depuis trois ans que les auteurs passent à l'action devant les caméras, armes à la main. «Ils veulent afficher le sérieux de leurs revendications», selon Olivier Guillard.
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L'armée indienne évoque une piste pakistanaise, comme souvent en cas d'attentats. De son côté, le ministre pakistanais de la Défense a «fermement affirmé» que son pays n'était impliqué en aucune manière. Le Lashkar-i-Tayyiba, groupe islamiste armé basé au Pakistan avait pris les devants en niant être lié aux attaques.
Où en est-on ce jeudi?
Le Trident/Oberoi reste occupé. La police indienne a pris le contrôle du Taj Mahal dans la matinée, sans qu'il n'y ait apparemment de prise d'otages à l'intérieur. Selon un responsable policier, des cadavres sont évacués des ruines de l'hôtel. On ignore encore le nombre exact d'étrangers retrouvés dans les chambres. La communauté internationale commence à réagir, entre communiqués et propositions d'aides. A Bruxelles, les ministres européens de l'Intérieur ont publié une déclaration commune condamnant les attentats de Bombay et évoquant les mesures mises en place par les différents pays de l'UE. La France compte dépêcher un avion médicalisé et des équipes de secours. La Grande-Bretagne va envoyer une équipe d'experts en terrorisme de Scotland Yard pour aider les enquêteurs indiens.