Elisabeth Fritzl disculpe sa mère, les voisins parlent
•INCESTE – «Der Spiegel» s'est procuré des comptes-rendus de l'enquête...Johana Sabroux
L’Autriche n’en finit pas de se poser des questions sur «le cas» Joseph Fritzl, alimenté par les révélations quotidienne de la presse. Alors que la police a souhaité retrouver la centaine d'ex-locataires qui ont habité à un moment ou un autre dans la maison de Josef Fritzl, l'un d'eux a raconté au quotidien autrichien «Die Presse» qu'il avait payé, sans le savoir, la facture d'électricité de la cave.
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«Si j'avais creusé un peu plus, jusqu'à élucider complètement le mystère de la facture élevée d'électricité, on aurait peut-être pu trouver cette cachette beaucoup plus tôt», a reconnu l'ex-locataire Sepp Leitner. Le même Sepp Leitner a révélé sur la chaîne autrichienne ATV, qu’une voisine lui avait confié qu’Elisabeth Fritzl était régulièrement violée par son père. Cette voisine aurait aidé la jeune fille à s’enfuir à Vienne, avant que la police ne la ramène chez ses parents. Une information reprise par le quotidien anglais «Times», samedi.
Ex-locataire
De son côté, l’enquête se poursuit et continue à livrer sa dose d’horreur quotidienne. Les enquêteurs eux-mêmes seraient «accablés» par leurs investigations dans la «cave de l’horreur». A tel point que la police a mis en place une cellule de soutien psychologique à leur intention, a précisé Franz Polzer, le responsable de l’enquête.
Une enquête sur laquelle se penche «Der Spiegel». Le magazine allemand à paraître lundi est parvenu à se procurer des comptes-rendus d'enquête. Ceux-ci font apparaître qu’Elisabeth Fritzl «a clairement disculpé sa mère».
Cachot
La jeune fille, enfermée et violée par son père pendant 24 ans, a assuré à la police que Rosemarie Fritzl «n'avait rien su de la séquestration, et n'avait rien à voir avec cela. Seul son père, et personne d'autre, lui avait fourni de la nourriture et des vêtements», écrit le magazine.
Pendant les neuf premières années de sa séquestration, soit de 1984 à 1993, le cachot de la jeune fille ne se réduisait qu'à une seule pièce, ce qui implique que les «viols répétés commis par Josef Fritzl» sur sa fille Elisabeth aient eu lieu en présence des trois premiers enfants nés en 1988, 1990 et 1992 de cette relation incestueuse, écrit encore le magazine, citant le témoignage d'Elisabeth.
Cellule psychologique pour les enquêteurs
La très longue séquestration a commencé précisément le 28 août 1984, le jour où Josef Fritzl a demandé à sa fille de l'accompagner à la cave pour l'aider à y porter une lourde charge, écrit le magazine. «Ce fut le dernier jour où elle vit le ciel, avant 24 ans».
Les deux premiers jours, la jeune fille, alors âgée de 19 ans, a été attachée à un poteau avec des menottes. Puis, pendant les six mois suivants, «ou peut-être neuf», Josef Fritzl l'a attachée avec une laisse, «de manière à ce qu'elle puisse au moins atteindre les toilettes».