«Shutdown» aux Etats-Unis: Fin de la crise budgétaire à Washington, Trump crie victoire
ACCORD•Le « shutdown » avait commencé samedi à minuit, empêchant des centaines de milliers d’employés de se rendre au travail lundi matin...20 Minutes avec AFP
Donald Trump a salué « une grande victoire » de son camp. Les sénateurs démocrates ont accepté lundi un compromis budgétaire temporaire qui va permettre de mettre fin à la fermeture partielle du gouvernement fédéral américain, qui menaçait de faire tourner le pays au ralenti.
A l’issue d’intenses tractations, les leaders démocrates du Sénat ont accepté un texte assurant le financement de l’Etat jusqu’au 8 février, avec l’objectif affiché de trouver un accord sur le sort de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux Etats-Unis, connus sous le nom de « Dreamers » (Rêveurs). « Je suis content que les démocrates aient décidé de se montrer raisonnables », s’est félicité Donald Trump dans un bref communiqué lu par sa porte-parole Sarah Sanders.
Trump ira bien à Davos
Conséquence directe de cette sortie de crise : l’occupant de la Maison Blanche participera bien en fin de semaine au Forum économique de Davos, en Suisse. Un an presque jour pour jour après son arrivé au pouvoir, il aura l’occasion d’y livrer vendredi sa vision de « L’Amérique d’abord » devant un parterre de chefs d’Etat, dirigeants d’entreprises et stars d’horizons divers.
La pilule a un goût amer pour l’aile gauche du parti démocrate qui voulait poursuivre le bras de fer : le vote sur ce budget temporaire est finalement passé sans contreparties fermes sur l’immigration de la part des républicains.
Ce compromis a été adopté par le Congrès - à 80 voix contre 18 au Sénat puis par 266 contre 150 à la Chambre des représentants - quelques heures plus tard et a été transmis au président Donald Trump, qui devrait signer le texte en fin de journée.
La nécessité « d’avancer de manière constructive » sur l’immigration
Le premier « shutdown » de l’ère Donald Trump aura donc duré trois jours. Le dernier, qui remonte à 2013, sous l’administration du président démocrate Barack Obama, avait duré seize jours. « Les démocrates ont compris que leur position était indéfendable », a lancé tout sourire Sarah Sanders lors de son point de presse quotidien en milieu de journée.
Le chef de file des démocrates au Sénat Chuck Schumer a justifié sa décision d’aller au compromis par la nécessité d’avancer de manière constructive sur l’immigration. Et a longuement ironisé sur la confusion régnant, selon lui, à la Maison Blanche où le président américain est resté très discret tout le week-end.
« Les républicains n’ont jamais pu avoir une idée claire de ce que leur président voulait », a-t-il lancé. « Le président qui se vante d’être un grand négociateur a joué un rôle de spectateur », a-t-il ajouté.
Les démocrates ressortent affaiblis
Mais la partie s’annonce compliquée pour les démocrates qui souhaitent aboutir rapidement à la régularisation des « Dreamers », dont le statut temporaire accordé sous Barack Obama a été supprimé en septembre. Certes, l’accord budgétaire obtenu lundi n’est que temporaire et la nouvelle échéance du 8 février leur donnera de nouveau l’occasion de faire valoir leur point de vue.
« Les démocrates ont potentiellement la possibilité de provoquer un nouveau "shutdown" si aucune avancée n’est enregistrée sur l’immigration dans les semaines à venir », a souligné Molly Reynolds, chercheuse à la Brookings Institution. Mais ils ressortent malgré tout affaiblis de ces trois journées de tractations budgétaires acrimonieuses.