VIDEO. Tribunal pénal international: Un ex-chef militaire des Croates de Bosnie se tue avec du poison
JUSTICE•« Je rejette votre verdict » a crié Slobodan Praljak en entendant la confirmation de sa condamnation à 20 ans de prison…20 Minutes avec AFP
L’ex-chef militaire des Croates de Bosnie Slobodan Praljak, qui selon son avocat a pris du poison durant l’audience de son jugement au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), à La Haye, est mort ce mercredi à l’hôpital après avoir reçu des soins médicaux.
L’audience a connu un véritable coup de théâtre quand un des accusés croates de Bosnie a pris du « poison » au moment de son verdict, forçant le tribunal à suspendre le procès en appel qui concernait six ex-dirigeants et chefs militaires des Croates de Bosnie. Ils sont accusés notamment de crimes de guerre durant le conflit croato-musulman (1993-1994) qui a éclaté durant la guerre en Bosnie (1992-1995).
« Praljak n’est pas un criminel. Je rejette votre verdict »
Slobodan Praljak, 72 ans, a crié « Praljak n’est pas un criminel. Je rejette votre verdict » qui confirmait sa condamnation à 20 ans de prison. Il a ensuite sorti une fiole de sa poche et avalé le contenu devant les caméras qui filmaient. L’audience a été suspendue et son avocat a affirmé que son « client a pris du poison ».
Cet ingénieur devenu directeur de théâtre n’était pas un militaire à l’origine, mais la guerre venue, il a vite gravi les échelons des forces croates. Haut responsable des forces armées de la république croate de Herceg-Bosna qui a combattu les Bosniaques en 1993-94, il a été cité comme l’un des responsables de la destruction du pont ottoman de Mostar.
« Un héros » pour de nombreux Croates
Mais pour de nombreux Croates, il reste un héros. La semaine dernière, la présidente Kolinda Grabar-Kitarovic avait rédigé un message d’hommage, lu lors d’une promotion d’un ouvrage en son honneur, « Général Praljak » « La contribution du général Slobodan Praljak a été d’une immense importance à la fois pour la défense de la Croatie et de la Serbie contre l’agression "grand serbe" et pour la survie du peuple croate sur son territoire historique durant la guerre patriotique », avait déclaré la présidente.
Avec cinq autres responsables de la République croate d’Herceg-Bosna, entité autoproclamée des Croates de Bosnie, Slobodan Praljak assistait mercredi à l’audience d’appel de leur condamnation pour leur rôle dans la guerre qu’ils ont livrée en 1993 et 1994 aux forces bosniaques Ils avaient été reconnus coupables d’une « entreprise criminelle commune » pour imposer une domination croate, en usant de l’épuration ethnique dans les zones que leurs forces contrôlaient.