JUSTICELoup Bureau de retour en France reste sous la menace de la justice turque

Loup Bureau de retour en France reste sous la menace de la justice turque

JUSTICEIl pourrait faire l'objet d'un mandat d'arrêt qui l'empêcherait de travailler dans le reste du monde...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le journaliste Loup Bureau s’est dit « très soulagé » après son retour en France dimanche à l’issue de plus de 50 jours de détention en Turquie mais, toujours sous le coup d’une inculpation, il n’en a pas fini avec la justice turque. Visiblement fatigué à son arrivée, le reporter de 27 ans est accusé par Ankara d’appartenance à « une organisation terroriste armée ».

« Il fait toujours l’objet de poursuites »

« Je n’ai pas été maltraité physiquement mais il y a eu des menaces, des intimidations. J’ai été en garde à vue pendant 6 jours avant d’aller en prison. C’est à ce moment là où ça a été plus compliqué », a raconté le journaliste à la presse à son arrivée à l’aéroport de Roissy. Loup Bureau demeure cependant sous la menace d’une éventuelle condamnation.

« Il fait toujours l’objet de poursuites. Mercredi soir, le procureur a rendu un acte d’accusation qui l’accuse rien de moins que d’appartenir à une organisation terroriste et il sera vraisemblablement jugé en son absence. S’il devait être condamné il pourrait faire l’objet d’un mandat d’arrêt qui l’empêcherait de travailler dans le reste du monde », a expliqué Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) qui a fait campagne pour sa libération. « Pour lui malheureusement le combat n’est pas terminé », a-t-il ajouté.

Un constat partagé par le père du reporter. « S’il est condamné, il sera sous la menace d’un mandat d’Interpol et donc il ne pourra plus faire son métier, cela limiterait ses possibilités de déplacement », a-t-il dit, réclamant « qu’il soit lavé de tout soupçon ».

« N’oublions pas qu’il y a 160 à 180 journalistes turcs en prison »

Cette libération « est un événement bienvenu mais la situation en Turquie n’a pas changé », a aussi déclaré Pierre Haski, président de RSF. « N’oublions pas qu’il y a 160 à 180 journalistes turcs en prison ».

Avant Loup Bureau, en mai, Mathias Depardon, un photojournaliste français, avait lui aussi été arrêté dans le sud-est de la Turquie, soupçonné de « propagande terroriste » pour le compte du PKK pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux des photos prises lors d’un reportage. Il avait été expulsé après un mois de détention.