ETATS-UNISVIDEO. Affaire russe: Premières assignations devant un grand jury

VIDEO. Affaire russe: Ça s'accélère avec les premières assignations devant un grand jury

ETATS-UNISLe procureur spécial Robert Mueller va pouvoir entendre des témoins sous serment...
Philippe Berry

P.B. avec AFP

Un an tout juste après l’ouverture d’une enquête sur la Russie par le FBI, on passe aux choses sérieuses. Le procureur spécial Robert Mueller, qui a repris le flambeau, a constitué un grand jury à Washington, révèle le Wall Street Journal. Selon Reuters, les premières assignations à comparaître ont été envoyées et elles sont liées à la rencontre entre Donald Trump Jr et une avocate russe qui avait promis « des informations compromettantes » sur Hillary Clinton.

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Constituer un grand jury ne signifie pas qu’un crime a été commis. Mais cela va permettre à Robert Mueller, un ancien directeur du FBI, d’obtenir des documents ainsi que des auditions sous serment. Mentir sous serment est un délit de parjure passible de cinq ans d’emprisonnement. Un témoin a toutefois le droit d’invoquer le 5e amendement et de garder le silence afin de ne pas s’incriminer.

Pour l’instant, on ignore l’identité des personnes convoquées. Mais trois personnes majeures étaient présentes lors de la rencontre avec l’avocate russe Natalia Veselnitskaya : le fils du président, Donald Trump Jr, le directeur de campagne Paul Manafort, qui a touché des millions de dollars pendant ses années de lobbying pro-Russie en Ukraine, et le gendre de Trump, Jared Kushner.

« Une escalade significative du processus »

Le grand jury, formé dans les « récentes semaines » est une sorte de chambre d’instruction composée de citoyens ordinaires qui délibèrent dans le secret du huis clos pour déterminer si les éléments présentés par le procureur peuvent donner lieu à une inculpation.

« Vous ne constituez pas un grand jury à moins que votre enquête ait mis en évidence assez d’éléments qui pour vous reflètent une violation d’au moins une, sinon davantage, de disposition(s) criminelle(s) », a commenté pour l’AFP Bradley Moss, avocat spécialisé dans les affaires de sécurité nationale. Pour lui, il s’agit d’une « escalade significative du processus » judiciaire dans l’affaire russe.

La piste financière examinée

Donald Trump a toujours catégoriquement nié toute collusion avec la Russie dans le cadre de la campagne présidentielle de 2016 et a qualifié l’affaire, qui empoisonne sa présidence, de « chasse aux sorcières ». L’avocat du président républicain, Ty Cobb, a réagi en expliquant que « la Maison Blanche est en faveur de tout ce qui peut accélérer la conclusion » de ce dossier, ajoutant que l’exécutif « coopère pleinement » avec les services du procureur Mueller.

Selon les médias américains, l’enquête comprend deux axes : une possible collusion avec la Russie lors de la campagne, et un volet qui cherche à déterminer si le limogeage du directeur du FBI James Comey relève de l’obstruction à la justice. Selon CNN, Mueller remonte notamment la piste financière d’anciennes transactions de Donald Trump afin de déterminer s’il existe des preuves tangibles de malversation.