Etats-Unis: Les républicains reviennent à la charge pour annuler Obamacare
SANTE•Les sénateurs ont dévoilé leur projet de loi pour réformer la santé et démanteler les mesures votées sous Barack Obama...P.B.
Same player, shoot again. Après le fiasco du printemps à la Chambre des représentants, c’est le Sénat qui s’est attelé au défi d'« annuler et remplacer » Obamacare, jeudi. Après des semaines de négociations « behind closed door » pour rédiger un texte, les sénateurs républicains ont dévoilé leur projet de loi pour réformer la santé, et démanteler les mesures votées sous Obama, notamment le « mandat individuel », qui oblige tous les Américains à souscrire à une assurance maladie. Et les négociations s’annoncent compliquées.
C’est non pour quatre sénateurs
Quatre sénateurs républicains, dont l’ancien candidat Ted Cruz, ont immédiatement annoncé qu’ils ne pouvaient pas voter le texte en l’état. La raison : il « n’annulerait pas Obamacare et ne ferait pas baisser les coûts de la santé ». Dans la pratique, le mandat individuel serait supprimé mais les Américains pourraient bénéficier d’une carotte via un crédit d’impôts. Le problème, c’est que la mesure bénéficierait à la classe moyenne mais pas aux plus démunis, qui ne paient pas d’impôts sur le revenu.
Course contre la montre
A l’heure actuelle, les républicains ont une courte majorité de 52 sièges et ne peuvent donc que perdre deux voix. Et ils sont coincés entre la ligne dure, qui veut des changements plus drastiques, et les modérés, qui veulent s’assurer que les personnes âgées ne voient pas le coût de leur assurance exploser. Au cours des derniers mois, de nombreux élus ont dû faire face à des réunions locales houleuses face à des électeurs inquiets.
Le casse-tête pour le leader du Sénat, Mitch McConnell, c’est qu’il ne peut pas faire des concessions à un camp sans braquer l’autre. Sans compter que même en cas de compromis trouvé, il faudra encore convaincre les élus ultra-conservateurs de la Chambre de ratifier le texte, trois mois après un échec retentissant. Désormais une course contre la montre est engagée : Mitch McConnell table sur un vote pour jeudi prochain afin de boucler l’affaire avant les vacances parlementaires de six semaines qui commencent le 4 juillet. L’heure tourne.