VIDEO. Audition de James Comey: Trois mauvaises nouvelles et une bonne pour Donald Trump
ETATS-UNIS•L'ex-directeur du FBI a publié une déclaration écrite, mercredi, en attendant son audition ce jeudi...Philippe Berry
C’est une longue bande-annonce en attendant le film complet. Mercredi, James Comey a écrit une déclaration de sept pages résumant le témoignage qu’il livrera devant la commission du Renseignement du sénat américain, jeudi. L’ancien patron du FBI limogé par Donald Trump en mai, affirme que le président américain lui a demandé d’arrêter d’enquêter sur les liens entre son conseiller Michael Flynn et la Russie, et exigé un serment de fidélité. Mais James Comey confirme également un point cher à Donald Trump : qu’il n’est pas, en personne, visé par l’enquête actuelle. Jeudi, les sénateurs devraient lui demander davantage de détails pour permettre de mieux répondre à la question centrale : Donald Trump s’est-il rendu coupable d’obstruction à la justice.
« J’espère que vous pourrez laisser tomber »
C’est le passage le plus problématique pour le président américain. Selon un mémo rédigé par Comey immédiatement après leur conversation, en février, le président lui a lancé, lors d’un tête à tête : « J’espère que vous aurez la clairvoyance de passer à autre chose, de laisser tomber Flynn. C’est un type bien. J’espère que vous pourrez laisser tomber. »
L’ex-directeur du FBI précise toutefois qu’il a « compris que le président nous demandait d’abandonner toute enquête sur Flynn en rapport avec les fausses déclarations sur ses conversations avec l’ambassadeur russe en décembre. Je n’ai pas interprété que le président parlait de l’enquête plus large sur la Russie ou de possibles liens avec sa campagne », ce qui est un moindre mal pour Donald Trump.
Serment d’allégeance demandé
Donald Trump a invité James Comey à dîner le 27 janvier. « J’ai présumé qu’il y aurait d’autres personnes mais en fait, nous n’étions que tous les deux », note Comey. "Mon instinct m’a dit (…) que le dîner était, au moins en partie, une tentative de me pousser à demander de pouvoir garder mon poste et créer une sorte de relation de parrainage. Cela m’a beaucoup inquiété, étant donné le rôle du FBI comme service d’investigations indépendant. (…)
Un peu plus tard, le président a dit ''J’ai besoin de loyauté, j’attends de la loyauté''. Je n’ai pas bougé, parlé ou changé l’expression de mon visage du tout pendant le silence gênant qui a suivi. Nous nous sommes simplement regardés en silence. J’ai répondu ''Vous aurez toujours de l’honnêteté de ma part'' ».
Comey a confirmé à Trump qu’il n’était pas directement visé
C’est ce qu’avait affirmé Donald Trump, et James Comey le confirme. Le 6 janvier, il a indiqué au président américain qu’il n’était pas personnellement la cible de l’enquête de renseignement, et il lui a répété à deux reprises. Le président lui a demandé à plusieurs reprises d’en informer le public mais Comey a refusé car cela « nous aurait obligés à corriger ce point si jamais les choses changeaient ». En clair, si jamais Trump devenait une personne d’intérêt dans l’enquête.
Trump insiste puis limoge Comey
« Le président a ajouté que si certains de ses proches avaient fait quelque chose de mal, ce serait bien de le découvrir, mais qu’il n’avait rien fait de mal et qu’il espérait que je trouve une façon de dire que nous n’enquêtions pas sur lui. « Le président m’a appelé et demandé ce que j’avais fait à propos de sa demande de ''faire savoir'' qu’il ne faisait pas personnellement l’objet d’une enquête. (…) Il a dit qu’il (contacterait le ministre intérim adjoint de la Justice) et ajouté ''parce que j’ai été très loyal envers vous, très loyal. Nous avions cette chose, vous savez…''. Je n’ai pas répondu ni demandé ce qu’il voulait dire par ''cette chose'' », écrit le directeur du FBI le 11 avril. « C’est la dernière fois que j’ai parlé au président Trump ». Un moins plus tard, James Comey était limogé.