VIDEO. Royaume-Uni: Ce que l'on sait de l'attentat revendiqué par Daesh qui a fait sept morts à Londres
TERRORISME•Trois assaillants ont par ailleurs été abattus par la police et douze suspects ont été interpellés…M.C.
La Grande-Bretagne de nouveau frappée par la terreur. Une camionnette a fauché des piétons samedi soir sur le Pont de Londres, au cœur de la capitale britannique, puis ses occupants en sont descendus pour perpétrer des agressions au couteau dans le quartier de Borough Market, faisant en tout sept morts, selon la police, qui dit avoir abattu trois assaillants. Voici ce que l’on sait sur ces violences qui ont endeuillé le pays pour la troisième fois en moins de trois mois.
Que s’est-il passé ?
A 22h08 (23h08, heure française), la police est prévenue qu’un véhicule a percuté des piétons sur le Pont de Londres. Cette camionnette roulait à environ 80 km/h, selon la journaliste de la BBC Holly Jones, qui se trouvait sur place au moment de l’incident. Peu après, les forces de l’ordre sont informées que des attaques à l’arme blanche ont eu lieu à Borough Market, à proximité du pont. Des policiers armés interviennent et « des coups de feu sont tirés », précise la police, qui déclare avoir abattu les trois assaillants dans les huit minutes qui ont suivi le premier appel.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montraient la police entrer dans des bars et des restaurants pour sommer les clients de se coucher sous les tables.
Scotland Yard a également fait état d’un « troisième incident », à Vauxhall, au sud de la capitale, mais l’intervention n’était finalement pas « liée au terrorisme ».
Quel est le nombre de victimes ?
Dimanche soir le bilan est de sept morts et 48 blessés, selon la police. Les services de santé britanniques ont annoncé que 21 personnes hospitalisées étaient dans un état « critique ». Selon la même source, 36 personnes étaient encore hospitalisées, sur la cinquantaine de blessés dans l’attaque.
Parmi les victimes, un Français. Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, a fait état d'« un mort et sept personnes hospitalisées, dont quatre dans un état grave » côté français. « Un compatriote est toujours porté disparu », a-t-il ajouté. Un Canadien a également été tué dans l’attentat de Londres, a déclaré dimanche le Premier ministre Justin Trudeau en condamnant un acte « insensé ». Un Australien a été blessé.
L’attentat a-t-il été revendiqué ?
Comme les deux précédentes, l’attaque de samedi a été revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), contre qui le Royaume-Uni a effectué ces dernières années des raids aériens en Irak et en Syrie. L’attentat a été perpétré par « une unité de combattants de l’Etat islamique », a rapporté l’agence de propagande de l’EI, Amaq, dans un communiqué publié à Beyrouth. Plus tôt, la Première ministre Theresa May l’avait lié à « l’idéologie malfaisante de l’extrémisme islamiste » dans une déclaration devant le 10, Downing Street. Le mode opératoire de l’attaque initiale, avec une camionnette qui fonce dans la foule, rappelle clairement des attaques terroristes survenues ces derniers mois à travers l’Europe, à Nice, à Berlin ou à Londres. La troisième attaque, celle de Vauxhall, ne serait « pas liée aux deux autres ».
Qui sont les suspects ?
Trois assaillants ont été abattus, selon la police. Dans une conférence de presse tenue ce dimanche vers 17h30, Mark Rowley, chef adjoint de la police de Londres, a indiqué que « cette attaque a été orchestrée par trois personnes sans qu’il y ait d’autres personnes impliquées ». Il a par ailleurs annoncé que ces trois assaillants avaient été identifiés et que leur identification aurait permis de mettre un jour un réseau logistique. Des centaines de témoins sont actuellement entendus.
Certains témoins ont dit avoir vu plusieurs hommes descendre de la camionnette après l’attaque initiale et poignarder des gens au hasard. D’autres ont dit avoir vu un ou deux assaillants au sol. Un témoin a photographié un homme à terre, apparemment équipé d’une ceinture de « petites bombonnes ». Elles « ne semblaient pas réelles », déclare-t-il à la BBC. « Les suspects portaient ce qui ressemblait à des vestes explosives mais qui se sont avérées être des faux », a confirmé un porte-parole de la police.
Vers 14h30, la police londonienne a annoncé avoir arrêté 12 personnes dimanche matin à Barking, dans l’est de Londres, en relation avec l’attentat de la veille. « Des perquisitions sont en cours dans plusieurs lieux de Barking », a poursuivi Scotland Yard dans un communiqué.
D’après la chaîne de télévision Sky News, des policiers lourdement armés se sont rendus notamment au domicile de l’un des trois suspects abattus lors de l’attentat.