GUERRELa coalition probablement impliquée dans la mort de civils à Mossoul

Irak: La coalition anti-Daesh probablement impliquée dans la mort de civils à Mossoul

GUERRECette potentielle bavure a déclenché l’ouverture d’enquêtes par les autorités irakiennes et la coalition...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La mort de nombreux civils à Mossoul pourrait avoir été causée par la coalition internationale menée par les Etats-Unis, a reconnu mardi cette dernière.

Selon l’ONU, plus de 300 civils ont péri dans la partie occidentale de la ville irakienne depuis le lancement à la mi-février par les troupes gouvernementales soutenues par la coalition, d’une offensive pour déloger les djihadistes de l’organisation de l’Etat islamique (EI).

Une enquête ouverte

Ces chiffres concernent la période s’arrêtant au 22 mars, a précisé l’ONU sans pouvoir dire combien de personnes ont été tuées par l’EI, et combien l’ont été par les forces irakiennes et la coalition. Mais le bilan pourrait s’alourdir en raison de rapports -pas encore vérifiés- sur au moins 95 civils tués entre le 23 et 26 mars, selon le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme.

Le général américain Stephen Townsend, qui commande à Bagdad les forces de la coalition anti-EI, a reconnu que la coalition avait « probablement joué un rôle » dans la mort de nombreux civils dans un bombardement aérien à Mossoul le 17 mars.

« Un général a été nommé » pour enquêter. « Si des innocents ont été tués, il s’agit d’un accident de guerre involontaire », a-t-il dit.

Une potentielle bavure

Pris au piège entre les combats et les djihadistes, environ 600.000 personnes selon l’ONU se trouvent dans la partie ouest de Mossoul, dont 400.000 dans la vieille ville.

Samedi, des responsables irakiens ont affirmé que des frappes contre l’EI avaient tué auparavant de nombreux civils dans le quartier de Mossoul al-Jadida à Mossoul-Ouest. Le nombre de victimes -entre des dizaines et des centaines selon les sources- ne peut être vérifié de source indépendante.

Cette potentielle bavure a déclenché l’ouverture d’enquêtes par les autorités irakiennes et la coalition.

« Attaques disproportionnées »

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a appelé la coalition à « revoir urgemment ses tactiques afin de garantir que l’impact sur les civils soit réduit au minimum ». La mort de civils lors de raids ou de combats au sol « soulève de graves questions quant à la légalité de ces attaques », a estimé de son côté l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International.

« Le nombre élevé de victimes civiles laisse à penser que les forces de la coalition n’ont pas pris les précautions nécessaires pour épargner les civils, en violation flagrante du droit international humanitaire », a dit dans un communiqué Donatella Rovera, conseillère sur les situations de crise à Amnesty, en appelant à éviter « des attaques disproportionnées ».

« Boucliers humains »

Toute en dénonçant l’utilisation par les djihadistes « des civils comme boucliers humains », Amnesty reproche au gouvernement irakien d’avoir « recommandé » aux civils de rester chez eux malgré le risque d’être touchés par des bombardements.

« Des victimes et des témoins habitant l’Est de Mossoul ont expliqué qu’ils n’ont pas tenté de fuir face à la progression des combats, car les autorités irakiennes leur avaient donné à plusieurs reprises pour instructions de rester chez eux », ajoute l’ONG.

Le gouvernement irakien n’était pas joignable dans l’immédiat pour réagir à ces allégations.