JUSTICEUn ancien homme fort de Volkswagen accable l'ex-patron du groupe

Affaire Volkswagen: L’ancien président du conseil de surveillance Piëch accable l’ex-patron Winterkorn

JUSTICELe parquet de Brunswick a élargi vendredi dernier son enquête pour fraude à l’ancien patron, arguant que les investigations apportaient des « éléments suffisants »…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Règlements de compte à Volkswagen ? L’ancien président du conseil de surveillance de Volkswagen a fait des déclarations compromettantes pour l’ex-patron du groupe automobile auprès de la justice allemande, qui enquête sur l’affaire des moteurs diesel truqués, rapporte ce vendredi le magazine Der Spiegel.

« Ferdinand Piëch accable l’ancien chef du groupe Martin Winterkorn avec un témoignage détaillé devant le parquet de Brunswick (nord) », écrit le magazine allemand, sans citer de sources. « Winterkorn a selon Piëch eu connaissance de la fraude du diesel plus tôt qu’admis jusqu’à présent », poursuit le magazine allemand.

Il aurait appris la tricherie fin février 2015 par un informateur

Ferdinand Piëch a longtemps été l’homme fort de l’empire Volkswagen. Le patriarche, ex-patron du groupe automobile et membre de la dynastie actionnaire Porsche-Piëch, avait été contraint de quitter son poste de président du conseil de surveillance en avril 2015 à l’issue d’un bras de fer qu’il avait lui-même provoqué avec Martin Winterkorn, son ancien protégé.

Selon l’hebdomadaire, Ferdinand Piëch a affirmé aux enquêteurs allemands avoir appris fin février 2015 d’un informateur que Volkswagen avait un gros problème aux Etats-Unis car l’entreprise avait manipulé les valeurs d’émissions polluantes de ses véhicules à l’aide d’un logiciel, des accusations déjà transmises à Volkswagen par les autorités américaines. Ferdinand Piëch en aurait alors parlé à Martin Winterkorn, qui lui aurait assuré qu’un tel document provenant des Etats-Unis n’existait pas, croit savoir Der Spiegel.

Malgré son départ provoqué par l’ampleur du scandale, Martin Winterkorn a toujours affirmé qu’il n’était au courant de rien. Mais le parquet de Brunswick a élargi vendredi dernier son enquête pour fraude à l’ancien patron, arguant que les investigations, les données saisies par les enquêteurs et les auditions de témoins apportaient des « éléments suffisants » laissant penser que Martin Winterkorn a pu avoir été au courant de cette tricherie plus tôt qu’il ne l’affirme.