VIDEO. Russie, «erreur catastrophique de Merkel» et «succès» du Brexit, les polémiques européennes de Trump
ETATS-UNIS•Le président élu américain a commenté l'actualité européenne dans un entretien à deux journaux britannique et allemand...M.C. avec AFP
Formules choc et machine à polémiques : cinq jours avant l’investiture présidentielle, Donald Trump a tourné sa redoutable machine de communication en direction de l’actualité européenne. De la Russie à l’Allemagne en passant par la Grande-Bretagne et le Brexit, le milliardaire a livré sa vision du Vieux continent dans un entretien aux quotidiens britannique Times et allemand Bild.
Un accord avec la Russie
Donald Trump a d’abord tendu une main vers Moscou, en froid avec l’administration de Barack Obama qui l’accuse d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine, évoquant la possibilité d’un accord sur la réduction des armements nucléaires avec la Russie en échange de la levée des sanctions qui la frappent.
« Voyons si nous pouvons faire de bons accords avec la Russie. Je pense que l’armement nucléaire doit être très sensiblement réduit, ça en fait partie », a dit le président élu, qui ne cache pas son admiration pour le président russe Vladimir Poutine. « Les sanctions font très mal à la Russie mais je pense qu’il peut se produire quelque chose qui sera profitable à beaucoup de gens ».
L’Otan « obsolète »
Sujet d’inquiétude récurrent pour les Européens au moment où la Russie fait jouer ses muscles, le milliardaire a réitéré ses critiques contre l’Otan « obsolète ». « J’ai dit il y a longtemps que l’Otan avait des problèmes. En premier lieu qu’elle était obsolète parce qu’elle a été conçue il y a des années et des années » et « parce qu’elle ne s’est pas occupée du terrorisme. (…) En deuxième lieu, les pays (membres) ne payent pas ce qu’ils devraient », a estimé Donald Trump.
Peu d’Etats de l’Alliance atlantique atteignent le niveau de 2 % de leur produit intérieur brut pour les dépenses militaires, l’objectif que s’est fixé l’Otan en 2014. Les Etats-Unis portent environ 70 % des dépenses militaires de l’Otan.
L'« erreur catastrophique » de Merkel
La chancelière allemande Angela Merkel, qui a critiqué plusieurs fois Donald Trump publiquement, a également pris une salve du futur président américain, qui a malgré tout dit avoir « beaucoup de respect » pour elle. « Je pense qu’elle a fait une erreur catastrophique et que c’était de prendre tous ces migrants illégaux », a lâché Donald Trump.
Selon le milliardaire, les conséquences de cette politique d’accueil se sont fait récemment « clairement sentir » - une allusion à l’attentat au camion bélier contre un marché de Noël à Berlin le 19 décembre. Le président élu a jugé que l’Allemagne, plutôt que d’accueillir des réfugiés, aurait mieux fait de militer pour des zones d’exclusion aérienne en Syrie pour protéger la population des bombardements. « Les pays du Golfe auraient dû payer pour ça, après tout ils ont plus d’argent que quiconque », a-t-il dit.
Le « succès » du Brexit
Le Brexit sera « un succès », a assuré Donald Trump, annonçant vouloir conclure un accord commercial avec le Royaume-Uni « rapidement et dans les règles » et rencontrer « très rapidement » la Première ministre britannique Theresa May. Ces propos tranchent avec ceux de Barack Obama, qui avait annoncé que le Royaume-Uni se retrouverait en bout de file d’attente pour conclure des accords commerciaux avec les Etats-Unis si jamais il quittait l’UE.
Donald Trump estime également que « d’autres pays vont quitter » l’Union européenne. « Les peuples, les gens, veulent leur propre identité et le Royaume-Uni voulait sa propre identité », a-t-il jugé.