TERRORISMEAttentat à Berlin: Les zones d'ombre de l'enquête

Attentat à Berlin: Les zones d'ombre de l'enquête

TERRORISMELes conférences de presse successives des autorités berlinoises et de la police n'ont levé le voile sur aucune des zones d'ombre de l'enquête...
Florence Floux

Florence Floux

Un peu moins de vingt-quatre heures après l’attentat perpétré à Berlin, sur le marché de Noël de Breitscheidplatz, les informations dont on dispose sont encore minces. La conférence de presse donnée par la police berlinoise ce mardi n’a apporté aucun élément nouveau. Les interrogations en revanche, sont de plus en plus nombreuses. 20 Minutes fait le point sur les zones d’ombre de l’enquête.

Y a-t-il plusieurs auteurs ?

C’est l’une des questions non résolues. « Nous ne savons pas s'il y a un ou plusieurs auteurs de l'attentat », a ainsi déclaré le procureur lors d'une conférence de presse. Les enquêteurs sont actuellement en train de visionner les vidéos de l’attentat afin d’identifier un ou des suspects. La police a mis en place une plateforme dédiée à l’attaque berlinoise pour que les témoins en possession de photos ou de vidéos envoient leurs images à la police. Plusieurs témoins sont également entendus à l’heure actuelle par les policiers afin d’essayer d’en savoir plus.

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Le ou les auteurs des faits sont-ils toujours en fuite ?

Si le demandeur d’asile interpellé lundi soir n’a rien à voir avec les faits, alors le coupable court toujours dans la capitale allemande. On sait qu’il est armé, puisque le vrai chauffeur du camion a été retrouvé mort à l’intérieur du poids lourd. Il a été tué par balle selon la police. La police a indiqué ce mardi qu’une personne « dangereuse » est probablement « dans la nature ». Plusieurs tweets de la police appellent les habitants de Berlin à ouvrir l’œil.

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La même source qui indique au quotidien Die Welt que la police détient le mauvais homme ajoute également : « Le vrai assaillant est encore en liberté et armé et peut provoquer de nouveaux dégâts. »

Que s’est-il passé à bord du camion ?

Le parcours du poids lourd avec lequel a été commis l’attentat, de la même façon qu’à Nice, est pour le moment très flou. Le camion est immatriculé en Pologne et aurait pu être volé sur un chantier, selon la police. On ignore actuellement ce qui est arrivé au chauffeur, retrouvé mort. D’après le transporteur pour qui il travaillait, qui est également son cousin, son corps portait des traces de coups, et une blessure à l’arme blanche. Cet homme de 37 ans, qui laisse une femme et un fils de 17 ans, pesait 120 kilos et mesurait 1,83m. « Une seule personne n’aurait pas eu raison de lui », a indiqué son cousin à l’AFP. Toujours d’après le transporteur, le véhicule était chargé de 25 tonnes de produits métallurgiques en provenance d’Italie. Le routier se préparait à passer la nuit à Berlin, la société berlinoise qui devait prendre le chargement n’ayant pas pu le recevoir lundi.

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D’après les premiers éléments de l’enquête, le chauffeur aurait ensuite stationné devant l’entrepôt du client, selon le transporteur. Le conducteur a eu le dernier contact téléphonique avec sa femme vers 15h. Ils devaient se reparler une heure plus tard. Mais à 16h, il ne répondait plus au téléphone. Par la suite, on a découvert grâce à son système GPS, que le camion a été mis en marche vers 15h45, mais n’est pas parti, ne faisant que des petits mouvements en avant et en arrière « comme si quelqu’un apprenait à le conduire ».

Qui se cache derrière cet attentat ?

Le mode opératoire rappelle évidemment celui de Mohamed Lahouaiej Bouhlel à Nice, le 14 juillet. Le « ministre des attentats » de l’EI en personne, Abou Mohammed al Adnani, appelait les djihadistes et leurs sympathisants à se servir de n’importe quelle arme, y compris un camion, pour tuer. Al Adnani a depuis été tué par une frappe de la coalition en Syrie.

Le profil du suspect interpellé lundi soir présentait des similarités avec certains terroristes de l’Etat islamique (EI) qui sont déjà passés à l’acte ou qui étaient sur le point de le faire, notamment en Allemagne. Daesh a revendiqué en juillet deux attentats séparés qui ont fait plusieurs blessés, l’un à la bombe et l’autre à l’arme blanche, commis par un Syrien de 27 ans et par un demandeur d’asile de 17 ans, probablement afghan.

Le commando des attaques du 13 novembre à Paris avait également emprunté la route des migrants, Abdelhamid Abaaoud et ses complices se faisant passer pour des réfugiés.

Pour autant, le suspect pakistanais de l’attentat de Berlin pourrait être le « mauvais homme ». L’attaque n’a pas été revendiquée pour le moment.