SYRIE350 personnes ont pu quitter Alep malgré le report des évacuations

Alep: Plus de mille personnes ont pu quitter la ville malgré le report des évacuations

SYRIEDes bus qui s'apprêtaient à entrer dans des villages prorégime ont été attaqués et incendiés par des hommes armés...
Mathias Cena

M.C. avec AFP

Malgré le report des évacuations, ils ont pu quitter Alep. Plus de mille personnes ont pu quitter ce lundi le secteur rebelle d’Alep assiégé par le régime lors d’une nouvelle opération d’évacuation des habitants. Elles sont arrivées près de Khan al-Assal, en territoire rebelle à l’ouest de la deuxième ville de Syrie.

« Près de 20 bus transportant des personnes évacuées d’Alep sont arrivées tôt lundi » à l’ouest de la métropole du nord de la Syrie, a déclaré Ahmad al-Dbis, chef d’une unité de médecins et de volontaires qui coordonnent l’évacuation. « Il y a quelque 1.200 à 1.300 personnes ici », a déclaré ce médecin.

Dans le même temps, 500 personnes ont été évacuées de Foua et Kafraya, deux localités chiites prorégime assiégées par les rebelles dans la province d’Idleb (nord-ouest), voisine de celle d’Alep, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

« Les enfants ont attrapé froid, on les a empêché d’aller aux toilettes »

Les évacuations d’Alep devaient être menées simultanément à celles des villages de Foua et Kafraya, dans la province d’Idleb (nord-ouest). Mais une vingtaine de bus qui s’apprêtaient à entrer dans ces deux localités chiites prorégime assiégées par les rebelles ont été attaqués et incendiés par des hommes armés issus de la mouvance djihadiste. Un des chauffeurs a trouvé la mort, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

« L’opération a été reportée en raison de l’absence de garanties concernant la sécurité des évacués des deux villages de Foua et Kafraya », avait annoncé l’OSDH, précisant que la suspension était due à l’attaque des bus. « Cinq bus transportant 350 personnes sont arrivés d’Alep-est », a toutefois indiqué Ahmad al-Dbis, chef d’une unité de médecins et de volontaires qui coordonnent l’évacuation près de Khan al-Assal. « Ils sont dans un état terrible, ils n’ont pas mangé, ils n’ont pas bu, les enfants ont attrapé froid, on les a empêché d’aller aux toilettes », a-t-il précisé.

Une médiation de la Russie et de la Turquie a poussé le régime à autoriser le départ de ce convoi qui était arrivé au dernier point de contrôle du régime, a expliqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. « Cinq bus pourraient maintenant quitter les deux localités de Foua et Kafraya, mais une route sécurisée doit être trouvée pour permettre leur passage », a souligné Abdel Rahmane.

Des milliers de personnes continuent d’attendre dans le froid

Plus tôt, un responsable du groupe rebelle Nourredine al-Zinki, Yasser al-Youssef, avait indiqué que les évacuations étaient « momentanément interrompues ». Le correspondant de l’Agence France Presse dans le secteur rebelle d’Alep a vu toute la journée des milliers de personnes agglutinées dans le quartier d’al-Amiriyah, d’où étaient partis jeudi des convois avant que l’opération ne soit suspendue par le régime le lendemain.

En vertu d’un nouvel accord entre belligérants et leurs parrains russe, turc et iranien, 100 bus sont entrés à Alep en vue de l’évacuation, « sous la supervision du Croissant-Rouge et du Comité international de la Croix-Rouge », d’après les médias officiels.

En début de soirée, après des heures d’attente, plus de 30 bus étaient pleins à craquer, certaines personnes debout faute de place, mais les véhicules n’ont pas quitté la ville, a rapporté le journaliste de l’AFP. Des milliers d’autres personnes, dont beaucoup d’enfants, continuaient d’attendre dans le froid glacial pour ne pas rater un autre convoi, a-t-il précisé. Certains ont enlevé des vêtements de leurs bagages et y ont mis le feu pour se réchauffer alors que les températures avoisinaient les -6 degrés Celsius en soirée.