VIDEO. Référendum en Italie: Matteo Renzi annonce sa démission après le camouflet des urnes
POLITIQUE•Selon des résultats partiels portant sur plus de la moitié des bureaux de vote, le non l'emporterait à plus de 60%...20 Minutes avec AFP
Les Italiens ont massivement rejeté dimanche par référendum la réforme constitutionnelle voulue par le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, qui en a tiré les conséquences dans la soirée en annonçant sa démission.
« Mon expérience de chef de gouvernement s’arrête là », a déclaré Matteo Renzi lors d’une allocution en direct à la télévision, précisant qu’il remettrait sa démission lundi au président italien Sergio Mattarella à l’issue du conseil des ministres.
«Aujourd'hui, le peuple italien a parlé sans équivoque. J'embrasse fort mes amis du oui, on a essayé», a-t-il ajouté en adressant ses «félicitations au front du non et en lui souhaitant d'oeuvrer pour le bien de l'Italie et des Italiens». Selon des résultats partiels portant sur plus de la moitié des bureaux de vote, le non l'emporterait à plus de 60%.
Une période d’incertitudes s’ouvre
Cette démission ouvre une période d'incertitude à la fois politique et économique en Italie. Après le choc du Brexit et la montée des mouvements populistes, une nouvelle phase d'instabilité dans la troisième économie de la zone euro est possible. L'euro fléchissait lundi face au dollar, tombant au plus bas depuis 20 mois dans les premiers échanges asiatiques après cette victoire sans appel du non.
François Hollande, qui «prend acte avec respect de la décision» de Matteo Renzi, dans un communiqué diffusé par l'Elysée dans la nuit de dimanche à lundi, «salue son dynamisme et ses qualités mises au service de réformes courageuses pour son pays». Le chef de l'Etat français «souhaite que l'Italie trouve en elle-même les ressorts pour surmonter cette situation».
Sur quoi portait le référendum ?
Le scrutin portait sur une réforme constitutionnelle qui prévoit une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, une limitation des prérogatives des régions et la suppression des provinces, l’équivalent des départements français. Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des « frondeurs » du Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi, appelait à voter « non » en dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement.
Cette opposition était également unie dans son désir de chasser Matteo Renzi, arrivé au pouvoir en février 2014 et omniprésent dans les médias et sur les réseaux sociaux pour défendre « sa » réforme, censée simplifier la vie politique dans un pays qui a vu défiler 60 gouvernements depuis 1948.