Présidentielle américaine 2016: Trump privé de Twitter par son équipe à la veille de l'élection
ELECTION•Le réseau social s’est révélé une arme à double tranchant pour le milliardaire, friand de saillies virulentes...M.C.
Si les emails auront bien embarrassé Hillary Clinton, le talon d’Achille de Donald Trump se situe plutôt du côté de Twitter. Le réseau social, outil fétiche du candidat républicain à l’élection présidentielle américaine, qui lui a permis de toucher directement des dizaines de millions d’Américains sensibles à son message, s’est révélé une arme redoutable… mais à double tranchant.
Le New York Times, qui s’est penché sur le corpus de tweets de ce pianoteur frénétique, a ainsi recensé 282 personnes, endroits et choses insultées par Donald Trump en 140 caractères ou moins. Hillary Clinton a bien entendu les faveurs de son adversaire, tout comme ses anciens rivaux du parti républicain, mais l’homme d’affaires étrille aussi régulièrement des journalistes et des médias, des acteurs comme Whoopi Goldberg ou Samuel L. Jackson, des pays comme la Chine, l’Allemagne et bien sûr le Mexique, des entreprises comme Amazon ou Macy’s, le Super Bowl, une chanson de Neil Young ou même le Bureau ovale.
« Confisquer à Hillary Clinton l’une de ses armes les plus puissantes »
Ces prises de positions virulentes du milliardaire, souvent à l’origine de polémiques ou de scandales, ont fini par se retourner contre lui, devenant la meilleure arme d’Hillary Clinton pour asseoir sa propre stature de présidentiable. Mais pour les derniers jours de la campagne, alors que les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude, l’équipe de Donald Trump a réagi en privant son champion de son poison préféré.
« Je m’en tiens [désormais] au message », déclare-t-il ainsi au New York Times. Dans un nouveau portrait du milliardaire, le quotidien américain raconte que la Trump Team a donné un tour de vis à la communication personnelle du candidat, l’empêchant désormais de tweeter directement. Selon le site The Verge, le dernier message posté personnellement par Donald Trump (reconnaissable à sa « signature » Android) daterait de samedi matin.
Ce changement a pour effet de « confisquer à Hillary Clinton l’une de ses armes les plus puissantes », écrit le New York Times, à savoir les « éruptions d’autosabotage de Donald Trump, qui ont sapé sa propre candidature de manière répétée ». La mesure peut sembler un peu tardive à quelques heures de l’élection, mais pour l’équipe Trump, chaque tweet retenu est une potentielle catastrophe écartée.