VIDEO. Débat présidentiel: Face à Clinton, Trump et la démocratie sortent KO du combat
ETATS-UNIS•Donald Trump a refusé de promettre qu'il respecterait le verdict des urnes...Philippe Berry
Ah, Donald Trump. Avec un peu plus de discipline, le candidat républicain aurait pu se féliciter d’avoir mis Clinton en difficulté sur le commerce ou sur l’essor de Daesh. Mais une fois de plus, il s’est tiré une balle dans le pied. Car à la fin du troisième et dernier débat présidentiel, mercredi soir, tout le monde ne parlait que d’un seul moment : quand, devant des dizaines de millions de téléspectateurs, il a refusé de promettre qu’il accepterait le verdict des urnes quel que soit le résultat. Retour sur les gagnants et les perdants de la soirée.
Les gagnants
Hillary Clinton. On peut dire ce que l’on veut de la démocrate, mais en trois débats et 270 minutes, elle n’a pas commis une seule erreur fatale. Mercredi, elle a une fois de plus été mise en difficulté sur ses emails et ses revirements de position mais elle a prouvé par des réponses fouillées, sur l’économie et la géopolitique, qu’elle se préparait à être présidente depuis 1994. En conclusion, elle a promis « une Amérique plus juste » et qu’elle serait « la championne de la classe moyenne et des familles contre les puissants ». Deux sondages à chaud de YouGov et CNN la donnent gagnante, 49 % contre 39 % à Trump pour le premier et 52 %-39 % pour le second.
Le modérateur. Chris Wallace, de Fox News, a été plus agressif que ses prédécesseurs. Il a lu à Hillary Clinton des passages de ses emails et a interpellé plusieurs fois Donald Trump sur ses erreurs du précédent débat.
Les « bad hombres ». En parlant de l’immigration illégale, Trump a promis qu’il mettrait les « bad hombres » – les « mauvais hommes », en espanglais – dehors. Un mème est né sur Twitter.
aLes perdants
Donald Trump. Distancé de 7 points selon la moyenne des sondages de Real Clear Politics, le républicain avait besoin de remporter ce dernier débat pour espérer inverser la tendance. Il s’est d’abord mis à dos les femmes et les modérés en promettant de nommer des juges à la Cour suprême qui pourraient invalider le droit à l’avortement au niveau national pour laisser la décision à chaque Etat. Ensuite, il a laissé échapper un « nasty woman » (quelle femme désagréable). Surtout, à la fin du débat, il a refusé de s’engager à reconnaître le résultat de la présidentielle. « Je verrai le moment venu », a-t-il d’abord répondu, évoquant des « fraudes massives », avant d’enfoncer le clou : « Je vous laisse dans le suspense ».
La démocratie. « C’est terrifiant », a riposté Clinton. « Il dénigre notre démocratie. Je suis atterrée que le candidat de l’un de nos deux grands partis adopte ce genre de position ». Pour rappel, la dernière fois qu’un candidat a menacé de ne pas accepter le verdict des urnes, c’était en 1860. Juste avant la guerre de Sécession.