REPORTAGEFusillade à Munich: A Maxvorstadt, c'est l'incompréhension

Fusillade à Munich: A Maxvorstadt, où résidait David Ali Sonboly, c'est l'incompréhension

REPORTAGELe tireur présumé habitait dans un quartier cossu du centre de Munich. Ses voisins ne comprennent toujours pas son geste…
Hakima Bounemoura

Hakima Bounemoura

De notre envoyée spéciale à Munich (Allemagne),

A Maxvorstadt, c’est toujours l’incompréhension. Près de deux jours après la fusillade à Munich qui a coûté la vie à neuf personnes et fait plusieurs blessés, le quartier où vivait David Ali Sonboly est encore sous le choc. Le jeune étudiant germano-iranien de 18 ans résidait au 69 Dachauer Straße, un quartier cossu du centre de la capitale bavaroise. Il vivait avec sa famille au 5e étage d’un immeuble des années 2000, « celui avec le petit balcon et les géraniums », indique une voisine de sa fenêtre à 20 Minutes, refusant d’en dire plus.

Un quartier qui prône la mixité sociale

Depuis samedi, les allées et venues des médias rythment la vie des habitants du quartier. La plupart refusent désormais de s’exprimer devant les caméras. « Laissez-nous tranquille, arrêtez de nous harceler », lâche excédé un des habitants de l’immeuble sorti acheter sa baguette. Il faut dire que Maxvorstadt n’a pas l’habitude de faire la « une » des médias, encore moins pour un fait divers.

Les voisins du présumé tireur ne comprennent toujours pas ce qui s'est passé.
Les voisins du présumé tireur ne comprennent toujours pas ce qui s'est passé. - H.B.

Le présumé tireur vivait avec ses parents et son petit frère dans un logement social géré par la mairie. Au 69 Dachauer Straße, « un tiers des appartements est considéré comme de l’immobilier haut de gamme, un autre tiers est réservé aux fonctionnaires, et le dernier, des logements sociaux occupés principalement par des familles d’origines étrangères. Et c’est là que vivait la famille Sonboly », explique la vendeuse de la boulangerie Backstube Wunsche, située à seulement 20 mètres de l’entrée de l’immeuble. Parmi ses voisins, des Kosovars, des Afghans, des Bulgares…

« Etre persécuté n’excuse rien ! »

Attablés dans un café non loin de là, Johanna et son petit ami sont excédés, eux aussi. « C’est le cirque. Des badauds viennent ici pour prendre en photo la devanture de l’immeuble. C’est triste toute cette histoire ! ». Et d’ajouter, sur un ton plus énervé au sujet du tueur présumé : « Etre persécuté n’excuse rien ! », faisant référence à l’un des éléments qui auraient poussé David Ali Sonboly à perpétrer cette tuerie.

Au Backstube Wunsche, où les gens du quartier se retrouvent pour boire un café.
Au Backstube Wunsche, où les gens du quartier se retrouvent pour boire un café. - H.B.

D’après le journal Bild, le jeune étudiant, qui vouait un culte à Anders Behring Breivik et qui se serait converti il y a peu à la religion chrétienne, voulait se venger en tuant de jeunes étrangers car il se disait maltraité à l’école par des camarades d’origine turque. Le ministre de l’Intérieur allemand Thomas de Maizière a également confirmé ce dimanche qu’Ali David Sonboly a été victime de « harcèlement » de la part d’autres « jeunes de son âge ».