Comment une jeune femme belge a-t-elle pu basculer dans le fanatisme religieux au point de devenir une kamikaze islamiste ? Le procès de la filière qui avait permis à Muriel Degauque, 38 ans, de se rendre en Irak en novembre 2005 pour se faire exploser au passage d'un convoi américain s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Objectif du procès qui devrait durer au moins quatre semaines : tenter de comprendre le mode de recrutement, puis les trajectoires d'aspirants terroristes comme Muriel Degauque, première Occidentale à mener une opération suicide en Irak. Sur le banc des accusés : six membres présumés du réseau. Parmi eux, le chef du groupe, Bilal Soughir, un Belge d'origine tunisienne qui, après trois jours de refus, a enfin accepté de comparaître hier. Les prochaines audiences devraient lui permettre de s'expliquer sur les accusations dont il fait l'objet. A partir de conversations téléphoniques et via Internet, les enquêteurs ont pu remonter le fil des contacts de la filière belge jusqu'à Abou Moussab Al-Zarqaoui, le responsable d'Al-Qaida en Irak tué en juin 2006.