VIDEO. Noir abattu par la police à Baton Rouge: La colère monte après la diffusion d'une seconde vidéo
ETATS-UNIS•Une enquête fédérale a été ouverte et les deux policiers ont été suspendus...P.B. avec AFP
Une ville indignée et une enquête ouverte pour faire toute la lumière. Mercredi soir, la colère n’était pas retombée à Baton Rouge, après la mort d’Alton Sterling, un Afro-Américain de 37 ans abattu par la police alors qu’il résistait à son interpellation, mardi. Une seconde vidéo montre la lutte sous un autre angle et devrait jouer un rôle central dans l’enquête ouverte par les autorités fédérales, alors que les deux officiers ont été suspendus. Face à son extrême violence, 20 Minutes a choisi de ne pas la diffuser.
D’un côté, on voit que Sterling, qui vendait des CD sur le parking d’une supérette, n’avait pas d’arme dans sa main. De l’autre, alors qu’il est immobilisé au sol, son bras droit n’était pas sécurisé. Et après avoir crié « Il a un pistolet » et fait feu à six reprises, les policiers retirent de la poche de son short ce qui est sans doute l’arme signalée dans l’appel au 911.
« A l’arrivée des policiers, Sterling était armé et l’altercation qui a suivi s’est conclue par la perte de sa vie », a déclaré Carl Dabadie, le chef de la police locale. Le propriétaire de la supérette, Abduallah Muflahi, qui a filmé la scène sur son smartphone, a cependant affirmé que « sa main n’était pas près de sa poche ». Mais au ralenti, on voit sa main droite s’agiter et le policier tenter de l’immobiliser juste avant l’instant dramatique.
« Nous voulons que justice soit faite »
Mercredi soir, une nouvelle manifestation a rassemblé plusieurs centaines de personnes. Contrairement à Baltimore ou à Ferguson, il n’y avait encore eu, à 23h00, de débordements. Mais après des bavures à répétition de la police, la communauté afro-américaine demande justice.
Dans une conférence de presse empreinte d’émotion, les membres de la famille d’Alton Sterling ont affiché leur unité et exigé des comptes. L’un des enfants d’Alton Sterling, Cameron, 15 ans, a éclaté en sanglots tandis que sa mère, Quinyetta McMillon parlait au micro. « Nous poursuivrons jusqu’à ce que justice soit faite », a-t-elle lancé. « J’appelle quiconque avec assez de courage dans cette ville à aller arrêter ces deux agents. Si le système est le même pour tous, il doit l’être aussi pour eux ».
« Un lynchage légal »
« Trop c’est trop », a tweeté le mouvement Black Lives Matter. « Il s’agit d’un lynchage légal. La justice doit l’emporter. #Outré », s’est indigné le révérend Jesse Jackson, célèbre militant américain pour les droits civiques.
Hillary Clinton, elle, a regretté une nouvelle « tragédie ». « De Staten Island à Baltimore, de Ferguson à Baton Rouge, trop de familles afro-américaines pleurent la perte d’un proche à cause d’un incident impliquant la police. Il y a un profond problème quand tant d’Américains ont une raison de croire que leur vie n’est pas aussi précieuse que celle des autres à cause de la couleur de leur peau », écrit la candidate dans un communiqué.