Brexit: "peur et dégoût" devant la xénophobie outre-Manche

Brexit: "peur et dégoût" devant la xénophobie outre-Manche

Les Polonais en Grande-Bretagne éprouvent "peur et dégoût" face aux incidents xénophobes visant leur...
© 2016 AFP

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Les Polonais en Grande-Bretagne éprouvent "peur et dégoût" face aux incidents xénophobes visant leur communauté depuis la victoire du Brexit au référendum, des dérapages que le Premier ministre britannique David Cameron a condamnés sans réserve lundi.

Le tag est en grande partie effacé. Mais Joanna Ciechanowska, directrice d'une académie d'art au centre culturel polonais de Hammersmith, est toujours "très choquée" de l'avoir découvert sur les portes du local dans ce quartier de l'ouest de Londres dimanche matin.

"Si on m'avait dit ça il y a deux semaines, je ne l'aurais pas cru. Je vis ici depuis 30 ans et je n'ai jamais été confrontée au racisme. J'ai toujours pensé que la Grande-Bretagne était la plus grande démocratie du monde. Mais quelque chose a changé", dit-elle à l'AFP.

L'incident n'est pas isolé. Samedi, des tracts anonymes ont été distribués à Huntingdon, près de Cambridge, dans le centre de l'Angleterre : "Quittez l'UE, plus de vermine polonaise".

Selon John O'Connell, du mouvement antiraciste Far Right Watch, plus de 90 incidents ont été recensés ces trois derniers jours, allant des "insultes aux agressions physiques".

"Comme beaucoup de Polonais ici, je craignais que le résultat du référendum n'entraîne plus d'intolérance, de discriminations et de racisme. Mais je ne pensais pas que cela allait arriver si vite et de manière aussi agressive", a déclaré Agata Brzezniak, une étudiante polonaise, au journal The Independent..

La communauté polonaise, forte de quelque 790.000 membres, forme le plus gros contingent des trois millions de citoyens de l'Union européenne installés au Royaume-Uni où le polonais est même la langue la plus parlée après l'anglais.

Aujourd'hui, elle se sent en première ligne après plusieurs mois d'une campagne agressive pour le référendum dans laquelle la limitation de l'immigration des travailleurs européens a joué un rôle central.

"J'éprouve un mélange de dégoût et de peur. Quelque chose a mal tourné, clairement. Le pays est divisé, c'est très inquiétant. J'ai des amis auxquels on a dit de faire leurs valises et de repartir lorsqu'ils ont commencé à parler polonais dans le train", déplore Joanna Ciechanowska.

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