Jeunes, ascètes, racistes et ultra-violents: Qui sont les hooligans russes qui terrorisent l’Euro?
PORTRAIT•Les organisateurs de l’Euro 2016 redoutent de nouveaux débordements après les violences qui ont émaillé le match Angleterre – Russie, samedi soir, à Marseille (Bouches-du-Rhône)…V.V.
Ils étaient venus « prouver que les Anglais ne sont que des fillettes ». Et ils n’excluent pas de revenir terminer leur « mission » d’ici à la fin de l’Euro. Les hooligans russes se trouvent au centre des préoccupations des autorités après les combats de rue qui ont secoué Marseille, samedi soir, en marge du match Angleterre – Russie.
Moins célèbres que leurs opposants anglais de samedi soir, les hooligans russes ne sont, en revanche, pas moins violents ni affûtés. « Ce sont des gens qui font des sports de combat, qui s’entraînent quotidiennement, décrit dans les colonnes du Monde, Sébastien Louis, historien spécialisé dans l’étude des supporteurs radicaux. Ils ne prennent pas de drogue, pas d’alcool, ils ont un mode de vie ascétique pour se dédier à ces affrontements. » Bien loin, finalement, de l’image éculée du supporteur bedonnant et perpétuellement ivre.
Amateur de boxe et d’arts martiaux et discret
Présent samedi soir lors des combats, Vladimir* confirme. « Le hooligan russe a entre 20 et 30 ans, il est sportif, amateur de boxe et de différents arts martiaux. » Discret, il n’arbore pas les couleurs de son club ou de son pays quand il décide d’en découdre. Plus facile ainsi de se fondre dans la masse.
Nationalistes, les hooligans russes placent l’amour pour leur club et ensuite pour leur pays au-dessus de tout. « Les Anglais disent toujours qu’ils sont les seuls hooligans. Nous sommes venus démontrer que les Anglais ne sont que des fillettes, précise ainsi Vladimir. Perdre contre eux revient à perdre notre honneur… »
Cris de singe et banane au menu
Et quand il n’y a pas de compétition internationale, ces drôles de supporteurs s’en remettent à la rivalité entre clubs de leur propre pays. Portant les couleurs du CSKA Moscou, du Spartak, du Locomotiv ou du Zénith Saint-Pétersbourg, les hooligans savent bien qu’ils sont connus et recherchés par leurs autorités lors des matchs. Ils n’hésitent donc pas à déserter les stades pour organiser des « fights » dans les bois ou sur des parkings désaffectés, en marge des compétitions.
Nationalistes et proches de l’extrême droite, les hooligans russes revendiquent également une forme de racisme exacerbé. Samedi soir à Marseille, ils indiquent qu’ils voulaient d’abord s’en prendre aux « Arabes français » avant de se concentrer sur les Anglais. Dans leurs stades, ils se sont fait remarquer à plusieurs reprises en poussant des cris de singe à l’égard du joueur brésilien Hulk et même en jetant une banane sur Roberto Carlos, lui aussi Brésilien, en 2011.
* Le prénom a été changé