VIDEO. Attentat d'Orlando: Ce que l'on sait sur Omar Mateen, le tueur présumé
TERRORISME•Omar Mateen était un Américain de 29 ans. Il habitait à 200 km d'Orlando, où a eu lieu la fusillade...W.P. et M.C.
Une cinquantaine de personnes ont été tuées dimanche à l’aube dans un night-club gay d’Orlando, en Floride, au cours de la fusillade de masse la plus meurtrière de l’histoire des Etats-Unis, a annoncé la police américaine. Qu’avait en tête Omar Seddique Mateen, 29 ans, lorsqu’il s’est engouffré armé d’un fusil d’assaut et d’une arme de poing au « Pulse » ?
Le FBI, qui a ouvert une enquête pour « terrorisme », le soupçonne d’avoir prêté « allégeance » à Daesh dans un appel passé aux secours quelques instants avant le massacre. La police fédérale l’avait interrogé à plusieurs reprises, en 2013 et 2014, pour « d’éventuels liens avec des terroristes ». Mais sans suite.
Sa famille, elle, lui reconnaît bien des travers mais jure que son acte n’était en rien lié à la religion. Evoquant un passé marqué par les violences conjugales, son ex-compagne ne l’avait-elle jamais entendu soutenir le terrorisme.
Enervé après avoir vu deux hommes s’embrasser devant sa femme et son fils
Né à New York en 1986 de parents afghans installés aux Etats-Unis, Omar Mateen travaillait comme agent de sécurité à Port St. Lucie. C’est grâce à son activité professionnelle que ce dernier disposait d’un permis de port d’arme, cependant uniquement effectif en Floride.
En 2009, il se marie à sa première femme, dont il divorcera en 2011. Il s’était remarié et était père d’un enfant. « Au début, c’était quelqu’un de normal qui tenait à sa famille, adorait plaisanter. Adorait s’amuser. Mais quelques mois après que nous nous sommes mariés, j’ai vu qu’il était instable, bipolaire et qu’il s’énervait sans raison », a témoigné dimanche son ex-femme, Sitora Yusufiy, lors d’une conférence de presse depuis Boulder dans le Colorado, où elle est désormais installée.
« Homophobie viscérale »
Omar Seddique Mateen était musulman pratiquant, selon Sitora Yusufiy qui a toutefois assuré ne l’avoir jamais entendu faire l’apologie du terrorisme. « Il n’y avait absolument aucun signe » que ses amis soient des radicaux lorsque le couple vivait à Fort Pierce, en Floride, a-t-elle dit. « Il voulait être policier alors il s’entraînait avec ses amis qui étaient policiers et il avait un permis de port d’arme valide en Floride ».
Il a travaillé comme gardien dans un établissement pour délinquants juvéniles, ce qui lui avait permis d’obtenir le permis. Puisqu’elles ont été classées sans suite, les enquêtes du FBI ne l’ont pas empêché d’acheter les armes légalement, a souligné la police fédérale.
Son père, lui, plaide pour une homophobie viscérale. « Nous étions dans le centre-ville de Miami et il a vu deux hommes s’embrasser et se toucher devant sa femme et son fils, ça l’a rendu furieux », se souvient-il. « Ils s’embrassaient et se touchaient et il a dit : "Regarde ça. Devant mon fils, ils font ça" », a-t-il ajouté, assurant que la fusillade de dimanche n’avait « rien à voir avec la religion ».
« Profondément dérangé et traumatisé »
L’ex-femme d’Omar Mateen, elle, avait senti la violence monter. Au point d’appeler ses parents à l’aide. Ces derniers ont fini par l’exfiltrer de l’appartement conjugal. Sitora Yusufiy avait ensuite alerté la police.
« Il était instable mentalement, et malade mentalement », a-t-elle confié aux médias, évoquant aussi le fait que son ex-mari prenait des stéroïdes. « Il était évidemment dérangé, profondément, et traumatisé ». Elle n’a plus jamais revu l’homme à l’origine du massacre d’Orlando. « Ma famille m’a littéralement sauvée ».
Daniel Gilroy, qui a travaillé dans la même entreprise de sécurité que Omar Mateen et l’a côtoyé en 2014-2015, parle de son collègue avec des termes similaires. Interrogé par Florida Today, il décrit le tireur présumé comme un homme « instable et déséquilibré » qui faisait régulièrement des remarques racistes et homophobes. « Il ne prononçait jamais trois ou quatre phrases de suite sans insulter les Noirs ou les gays », ajoute-t-il. « J’ai démissionné parce qu’il était malsain », affirme Daniel Gilroy, qui se dit « pas surpris par la tuerie ».