LONDRESMairie de Londres: Fils de chauffeur de bus contre fils de milliardaire

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LONDRESLes Londoniens sauront ce jeudi 5 mai qui de Zac Goldsmith ou Sadiq Khan succédera à Boris Johnson…
William Pereira

William Pereira

Dans le coin rouge, un fils de chauffeur de bus issu de la banlieue sud de Londres soutenu par la classe populaire et les jeunes. Dans le coin bleu, un fils de milliardaire soutenu par le maire sortant et David Cameron. Un petit gabarit vif contre un grand gaillard. Sadiq Khan contre Zac Goldsmith, c’est avant tout une opposition de style. 20 Minutes fait le point sur les deux candidats qui veulent succéder au charismatique Boris Johnson ?

Le programme

Sadiq Khan : Le candidat travailliste souhaite rendre à Londres tout ce que la ville lui a donné. Sadiq Khan constate que « Londres n’est plus la ville qui nous a offert des opportunités à mes frères, mes sœurs et moi », et compte bien y remédier. Pour ce faire, il mise tout sur la construction d’un réseau de transports moderne et abordable qui permettrait aux habitants les moins riches résidants en banlieue d’accéder facilement à la capitale du Royaume. Deuxième point clé du programme de Khan, le logement. « Nous avons besoin de construire plus de logements abordables pour les Londoniens, et moins de briques d’or pour les investisseurs étrangers », peut-on lire sur le site dédié à sa campagne électorale. Un sujet majeur alors que la capitale britannique a gagné 900.000 habitants depuis l'élection de Boris Johnson en 2008 et compte aujourd'hui 8,6 millions d'habitants.

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Zac Goldsmith : Le candidat des conservateurs mise aussi très gros sur les transports et le logement. Lui souhaite construire 50.000 logements d’ici 2020, sans en préciser la nature. Autre cheval de bataille, la sécurité et la propreté, que ce soit dans les transports ou dans la rue. Zac Goldsmith la joue également écologiste en assurant vouloir donner une plus grande part aux espaces verts, dont il souhaite aussi préserver la propreté, et lutter pour améliorer la qualité de l’air. Le tout, précise-t-il, sans faire grimper la fameuse council tax.

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Les origines

Sadiq Khan : D’origine pakistannaise, il a été élevé avec ses sept frères et sœurs dans une HLM de la banlieue sud de Londres par une mère couturière et un père chauffeur de bus. Avocat spécialisé dans la lutte contre les discriminations puis député, il est devenu le premier musulman ministre sous Gordon Brown, qui lui a légué le ministère des… transports. Un joli clin d’œil.

Zac Goldsmith : Enfant du milliardaire sir James Goldsmith, il a suivi un destin tout tracé et étudié au huppé Eton College et à Cambridge, avant de devenir journaliste et de s’engager en politique. « Les origines ne sont pas un sujet dans une élection municipale. J’ai été choisi parce que j’ai énormément amélioré mon score aux dernières législatives et parce que j’ai un programme cohérent pour Londres», se défend Zac Goldsmith dans un entretien au Monde.

L'humour

Sadiq Khan : Si le candidat du Labour Party se veut dynamique et maîtrise l’art des petites blagues et punchlines pendant ses discours ou face-à-face, tout le monde n’est pas doté du même humour dans son cabinet. Ainsi, l’une des personnes chargées d’écrire ses discours a dû démissionner après avoir diffusé une vidéo le montrant brandir une arme à feu sur son compte instagram, accompagné du hashtag #I’mASecretHitman. Mauvais.

Zac Goldsmith : Le richissime candidat à la mairie de Londres a fait rire beaucoup de monde à son insu. Pour séduire un électorat plus à même de voter pour les opposants, il a déclaré adorer le cinéma bolywoodien, tout en étant incapable d’en citer ne serait-ce qu’un seul film. Un peu moins récemment, Zac Goldsimth a été moqué après avoir avoué n’avoir pris connaissance de l’entièreté de son nom - Frank Zacharias Robin Goldsmith – qu’à 24 ans.

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Les polémiques

Sadiq Khan : Eclaboussé par une polémique liée à l’antisémitisme, le parti travailliste a failli mettre en péril la campagne de Sadiq Khan. « S’il faut que les membres de haut rang, y compris les membres du NEC [Comité exécutif national], de mon parti soient formés sur ce que l’antisémitisme signifie, alors qu’il en soit ainsi », a-t-il dit en réaction à la sortie d’un membre de son parti qui avait précédemment affirmé que les Juifs avaient soutenu les lois de Nuremberg de l’Allemagne nazie. Une histoire dont le favori des sondages se serait bien passé.

Zac Goldsmith : Son adversaire a quant à lui dû gérer les dérapages de David Cameron. Le Premier ministre anglais a décidé d’attaquer Khan sous la ceinture en le soupçonnant d’être un islamiste. Cameron a de fait balancé que l’on pouvait trouver le candidat travailliste à une réunion au côté d’islamistes, ce qui n’a jamais été prouvé. Sadiq Khan a dénoncé mercredi «une campagne désespérée» du camp conservateur qui a tenté d'instrumentaliser sa religion musulmane.

Le vainqueur?

A la veille du scrutin, Sadiq Khan, creusait son avance dans les sondages, confortant ses chances de remplacer le conservateur Boris Johnson et de devenir le premier maire musulman d'une grande capitale occidentale. Un sondage Opinium publié par le quotidien Evening Standard lui donne ainsi 35% des intentions de votes de première préférence, contre 26% pour Zac Goldsmith. En allouant ensuite les votes de deuxième préférence (c'est-à-dire le candidat pour lequel les électeurs se prononcent en seconde position), le candidat travailliste conforte davantage son avance avec 57% des intentions de vote contre 43% pour le conservateur.

Pour Tony Travers, professeur à la London School of Economics (LSE), «on ne peut pas dire que les jeux sont faits». «La plupart des gens pensent que plus il (le taux de participation) sera faible, plus ce sera positif pour Zac Goldsmith», a-t-il déclaré dans l'Evening Standard.