Barack Obama et Justin Trudeau en «amis» à la Maison Blanche

Barack Obama et Justin Trudeau en «amis» à la Maison Blanche

Barack Obama, qui quittera le pouvoir dans moins d'un an, et Justin Trudeau, qui vient d'y accéder, ont affiché jeudi à Washington leur complicité et leur volonté de renforcer encore les liens entre Etats-Unis et Canada, climat en tête.
© 2016 AFP

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Barack Obama, qui quittera le pouvoir dans moins d'un an, et Justin Trudeau, qui vient d'y accéder, ont affiché jeudi à Washington leur complicité et leur volonté de renforcer encore les liens entre Etats-Unis et Canada, climat en tête.



«Il a fait campagne sur un message d'espoir et de changement», a souligné le président américain dans une référence au slogan de sa propre campagne, en 2008. «Sa vision positive et optimiste est une inspiration pour les jeunes. Sur la scène internationale, son pays s'implique sur le changement climatique et le développement. De mon point de vue, que demander de plus ?», a-t-il ajouté, amusé, en recevant le Premier ministre dans les jardins de la Maison Blanche.

Pour le jeune dirigeant canadien, toujours au zénith dans les sondages quatre mois après son arrivée au pouvoir, cette visite officielle est l'occasion de mettre en lumière le profond changement de cap - et de style - opéré par rapport à son prédécesseur conservateur, Stephen Harper.

Passant de l'anglais au français, M. Trudeau, a salué la force des liens avec les Américains, «alliés, partenaires, amis». Mais a aussi insisté sur sa relation avec le 44e président des Etats-Unis, un «ami», un «homme de coeur mais aussi d'intellect» sur l'expérience duquel il a affirmé vouloir s'appuyer.

«Face aux grands défis auxquels nous sommes confrontés, nos deux pays n'ont jamais été aussi en phase», a souligné M. Obama, annonçant qu'il se rendrait cet été au Canada, où il prononcera un discours devant les parlementaires à Ottawa.

Les liens économiques entre les deux pays sont extrêmement denses: 75% des exportations canadiennes sont destinées au voisin du sud, le Canada est la première destination à l'export de 33 Etats américains.

Hymnes nationaux, 21 coups de canon, passage en revue de troupes sur la pelouse sud de la Maison Blanche: le Premier ministre et son épouse, Sophie Grégoire-Trudeau, dans une robe rouge et rose, ont été accueillis en grande pompe pour cette première visite officielle depuis 19 ans. La journée devait s'achever par un dîner d'Etat en présence de quelque 200 convives.

M. Obama, qui s'est fendu d'un «bienvenue mes amis» en français, a salué les «magnifiques enfants» du dirigeant canadien, insisté sur les valeurs communes des deux immenses pays qui partagent la plus longue frontière commune au monde, mais aussi rappelé - tout sourire - une ancienne rivalité sur un sujet sensible: le hockey sur glace.

- Exode post-élection vers le Canada ? -

Le Premier ministre canadien a longuement insisté, comme M. Obama, sur la question du climat, «pour que nous puissions laisser à nos enfants et nos petits-enfants une planète plus propre».

Juste avant le début de la cérémonie, les deux pays ont annoncé un objectif commun de réduction de leurs émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier afin de respecter, selon les termes de M. Obama, l'«accord le plus ambitieux de l'histoire pour lutter contre le changement climatique», conclu à Paris en décembre.

Ils se sont engagés sur une réduction de ces émissions de 40 à 45% d'ici 2025, par rapport à leur niveau de 2012, appelant les autres pays «à adhérer à cet objectif» ou à fixer leur propre échéance.

L'exécutif américain, qui a fait du climat l'une de ses priorités, s'est félicité à plusieurs reprises du «retour» du Canada dans le camp des pays «ambitieux» sur cette thématique.

Interrogé sur l'hypothèse d'une présidence Donald Trump, M. Trudeau s'en est tenu à ne réponse très diplomatique, soulignant que la solidité des liens entre les deux pays dépassait largement la personnalité de leurs dirigeants.

Sans le nommer directement, le Premier ministre n'avait pourtant pas caché - mi-décembre - son peu de goût pour le ton de la campagne de l'extravagant milliardaire, dénonçant avec force les «politiques fondées sur la peur, l'intolérance ou la rhétorique haineuse».

Le président américain, lui, a choisi l'humour: «A chaque élection présidentielle, nos amis du nord doivent se préparer à un afflux d'Américains qui jurent qu'ils s'installeront au Canada si le candidat de l'autre parti l'emporte».

L'île canadienne du Cap-Breton, située dans la province de la Nouvelle-Ecosse, a d'ores et déjà proposé - avec un sens aigu de la communication - d'accueillir à bras ouverts tous les Américains qui le souhaiteraient si «Le Donald» venait à remporter l'élection du 8 novembre.

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