69 cas d'abus sexuels commis par des Casques bleus en 2015
VIOLENCES•Ces crimes se concentrent sur deux pays : la République centrafricaine et la République démocratique du Congo...20 Minutes avec AFP
Les Nations unies ont recensé, pour la première fois dans leur rapport annuel, les abus sexuels commis par les Casques bleus. Le chiffre est en augmentation : 69 cas ont été enregistrés en 2015, c’est davantage qu’en 2014 où 52 plaintes avaient été signalées, selon un rapport annuel du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
Créer des « cours martiales in situ »
« La hausse du nombre des accusations est très inquiétante », souligne une copie du document. Le rapport recommande de créer des cours martiales in situ pour juger les coupables et de prendre les empreintes génétiques de Casques bleus. Pour accélérer l’enquête et la recherche éventuelle de paternité, des échantillons d’ADN pourraient également être prélevés.
Sur les 69 cas d’accusations d’abus ou d’exploitation sexuels, 38 (55 pour cent) ont été enregistrés dans deux des 16 missions de maintien de la paix de l’ONU dans le monde :22 en Centrafrique et 16 en République démocratique du Congo (RDC). Dans 19 cas au moins, les victimes étaient des mineurs.
21 pays mis en cause
En tout, des soldats ou policiers de 21 pays sont mis en cause, avec en tête la RDC (7 cas), le Maroc et l’Afrique du Sud (4 cas). Suivent le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Rwanda et la Tanzanie (3 cas chacun). Bénin, Burkina Faso, Burundi, Canada, Gabon sont concernés par 2 cas chacun.
Neuf autres pays ont à déplorer un cas d’abus ou d’exploitation sexuelle présumés (Allemagne, Ghana, Madagascar, Moldavie, Niger, Nigeria, Sénégal, Slovaquie, Togo).
C’est la première fois que l’ONU nomme ainsi tous les pays dont sont originaires les Casques bleus soupçonnés.
Une réputation ternie
La réputation de ses soldats de la paix a été ternie depuis des mois par toute une série de scandales de viols et autres abus sexuels, notamment en Centrafrique où l’ONU a déployé 12.000 hommes en 2014.
Vivement critiquée pour son manque de réactivité, l’ONU a dû prendre des mesures : limoger le chef dela Minusca (sa mission en Centrafrique), rapatrier des contingents entiers de RCA, faire pression sur les pays contributeurs de troupes pour qu’ils enquêtent et sanctionnent leurs hommes.