Vol MH370: Qui est Blaine Gibson, l’homme qui veut retrouver l'avion de la Malaysia Airlines?
MYSTERE•Ce blogueur indépendant parcourt les plages de l’Océan indien à la recherche de débris de l’épave…Romain Scotto
Sur les photos, il pose fièrement au bord de l’eau avec son morceau de ferraille, comme d’autres avec un cocktail ou un gros poisson pêché dans un lagon. Blaine Gibson semble ravi de sa prise du jour : une pièce d’1,30m de long pour 55cm de large, qui pourrait bien être l’un des débris de la carlingue de l’avion de la Malaysia Airlines, disparu il y a presque deux ans dans l’Océan Indien.
Pour l’instant, le débris découvert sur une plage du Mozambique par ce touriste américain n’est pas authentifié par les autorités locales. Il illustre juste un nouvel épisode dans la quête acharnée de cet aventurier, parti depuis plusieurs mois sur les traces de l’avion disparu. Ce chasseur indépendant s’est mis en tête de réussir là où les enquêteurs butent depuis 23 mois en traquant tout ce qui ressemble, de près ou de loin, aux restes du vol MH370 qui devait relier reliant Kuala Lumpur à Pékin.
« Notre seule priorité est d’aider à trouver les avions »
L’homme n’est pas un proche de victime. Il dit juste être fasciné par ce drame sur lequel il tient un blog. « J’ai assisté à la cérémonie de commémoration » du crash en 2015 à Kuala Lumpur « et ça m’a donné envie de continuer à chercher la vérité. » Il assure que sa démarche est totalement désintéressée, son site n’étant « affilié à aucun gouvernement, pays, ou entreprise. Il a été mis en place par les personnes concernées, en liaison avec un petit nombre de proches parents et membres des familles de personnes à bord. Notre seule priorité est d’aider à trouver les avions, les passagers et son équipage. »
Son jeu de piste XXL l’a déjà conduit sur plusieurs lieux stratégiques du pourtour de l’Océan Indien. Avant de débarquer dans la station balnéaire mozambicaine de Vilanculos, sur le banc de sable de Paluma, il a exploré les plages de Ngapali, au Myanmar, puis des Maldives, donnant à son enquête un air de Guide du Routard, spécialisé dans destinations paradisiaques.
Un t-shirt spécial
L’homme raconte donc comment il a rejoint l’île de Bird Island, dans la Mer d’Andaman, un lieu « où les courants et le vent peuvent porter les débris flottants depuis nulle part. Spécialement depuis nulle part. J’ai pris un bateau et j’ai nagé jusqu’à cette île et fait une découverte intéressante (…) J’examinais la plage où il y avait surtout des bouteilles, des sandales et des briquets. Mais deux éléments ont attiré mon attention. » Une photo le montre ainsi, gilet de sauvetage sur le dos, brandissant deux morceaux de plastiques énigmatiques.
Sur d’autres clichés, il arbore un t-shirt spécial : « Recherches sur le MH370 », discute avec des pilotes d’avion locaux, se lance dans des analyses de trajectoires, explique pourquoi il s’est rendu sur l’atoll de Kuda Huvadhoo dans l’archipel des Maldives. Le 8 mars 2014 à 6h15, c’est là qu’un certain Abdu Rashid aurait observé un appareil effectuer un virage en direction du sud-est. S’agissait-il du Boeing 777 en question ? Le solitaire n’écarte aucune piste d’autant que, selon lui, les enquêteurs ne se sont jamais penchés sur ces témoignages et n’ont jamais vraiment fouillé la zone car elle ne correspond pas aux modèles de trajectoires issus des données satellites. En juillet 2015, un homme avait pourtant trouvé des fragments du Boeing sur l’île de la Réunion, donnant du crédit à cette piste.
La piste d’une trajectoire de l’avion suivant un arc nord-ouest
« Les experts croient que l’avion est dans l’océan Indien du Sud mais ils ont tort. En 15 mois de recherches, ils n’ont rien prouvé. Alors il est peut-être temps d’écouter ces personnes aux Maldives. » Selon lui, il est capital de ne pas zapper l’hypothèse d’une trajectoire de l’avion suivant un arc nord-ouest, au motif que de nombreux pays l’auraient vu à cet endroit sur leurs radars. Sur son blog, l’homme dénonce notamment la faiblesse des capacités de surveillance indiennes « endommagées par le tsunami en mer d’Andaman et éteintes la nuit pour économiser l’énergie. » Un pays comme la Thaïlande ne serait, selon lui, pas capable non plus de suivre les avions à basse altitude. Finalement, son tour des plages paradisiaques ne fait peut-être que commencer.