Election américaine: Le Super Tuesday, l'étape décisive des candidats
ETATS-UNIS•Depuis 1988, les dix candidats sortis en tête après le « Super Tuesday » ont tous remporté la nomination...Philippe Berry
C’est la journée la plus importante des primaires américaines. Depuis 1988, les dix candidats sortis en tête après le « Super Tuesday » ont tous remporté la nomination. Ce mardi, une douzaine d’Etats votent en simultanée et attribuent un quart des délégués nécessaires pour être désigné champion du parti lors des conventions estivales. Hillary Clinton va-t-elle plier l’affaire face à Bernie Sanders ? Le train Trump sera-t-il impossible à arrêter ? Sans doute.
1.Donald Trump assomme-t-il ses adversaires ?
Avec trois victoires en quatre scrutins, Trump a pris de l’avance. S’il continue à ce rythme, il devrait remporter au moins huit Etats sur la douzaine en jeu ce mardi. Mercredi, le milliardaire pourrait se situer à environ 369 délégués remportés sur 694 en jeu, soit 53 %, estime Sam Wang, expert en données à Princeton. Il sera encore loin du chiffre magique de 1.237 délégués, mais selon le Washington Post, il est pour le moment en avance sur l’objectif. Il pourrait y arriver, que ses adversaires restent tous dans la course ou qu’ils se rallient derrière le mieux placé.
2.Ted Cruz ou Marco Rubio comme challenger ?
Ted Cruz a tout misé sur une victoire à la maison, au Texas, l’Etat qui attribue le plus de délégués ce mardi. Mais s’il semblait pouvoir dépasser la majorité absolue et ainsi tous les remporter, Donald Trump remonte fort. Sauf surprise, les deux hommes devraient se partager le butin. Si Cruz perd à domicile, en revanche, ça sentira le sapin. Rubio, lui, veut surtout finir placé un peu partout. Il mise surtout sur son jardin de Floride, qui votera mi-mars. Sur le long terme, il n’espère pas tant finir devant Trump que maintenir son adversaire sous la barre des 50 % des délégués. La Convention de Cleveland, fin juillet, donnerait alors lieu à un joyeux étripage des familles pour désigner le candidat. Et le parti républicain pourrait bien imploser.
3. Hillary Clinton éteint-elle la révolution Sanders ?
Certes, Bernie Sanders a fini à un cheveu d’Hillary Clinton dans l’Iowa, et bien placé dans le Nevada. Mais pour le moment, il n’a remporté qu’un seul scrutin, dans le New Hampshire. Pour le moment, il reste à portée de tir sur les délégués, attribués à la proportionnelle, à 66 contre 112 à Hillary Clinton. Le problème, c’est que les démocrates ont également plus de 700 « super délégués » qui ne sont liés à aucun scrutin. Il s’agit surtout d’élus et de cadres du parti, qui soutiennent presque tous Clinton. Bref, Sanders a besoin de prouver qu’il peut gagner ailleurs dans le pays, mais les Etats de mardi ne lui sont pas favorables. L’intéressé souligne qu’il pourrait, d’ici juin, s’imposer en Californie et à New York, mais il sera sans doute déjà trop tard.