Bolivie: le président Evo Morales reconnaît avoir «perdu la bataille» du référendum
REFERENDUM•Le plus ancien président en exercice d’Amérique latine, à la tête de la Bolivie depuis 2006, devra quitter le pouvoir début 2020...20 Minutes avec AFP
Pas de prolongation pour Evo Morales. La réforme lui permettant de rempiler pour un 4e mandat a été rejetée par référendum avec 51,30 % des voix. Il s’agit de la première défaite politique du plus ancien président en exercice d’Amérique latine, qui, à la tête de la Bolivie depuis 2006, devra alors quitter le pouvoir début 2020.
« Nous respectons les résultats, cela fait partie de la démocratie », a déclaré le dirigeant socialiste lors d’une conférence de presse au palais présidentiel, avant d’ajouter : « Nous avons perdu la bataille, mais pas la guerre », « la lutte continue ».
Evo Morales, 56 ans, avait promis lundi de « respecter les résultats » quels qu’ils soient. Avant le scrutin, l’ancien berger de lamas devenu le premier président amérindien de la Bolivie s’était d’ailleurs montré serein face à une éventuelle défaite : « Je suis prêt. Avec un tel bilan [à la tête de la Bolivie], je retournerai heureux et content chez moi. J’adorerais être dirigeant sportif », avait-il confié au quotidien espagnol El País.
Soupçons de corruption
Le président bolivien va toutefois finir son mandat sous le coup d’accusations de corruption, qui ont pu contribuer à avantager le non. Evo Morales est soupçonné d’avoir usé de son influence en faveur de son ex-compagne, Gabriela Zapata (28 ans), dont l’entreprise a signé des contrats avec le gouvernement pour des centaines de millions de dollars. Plusieurs enquêtes sont en cours.
Après l’annonce de la victoire du non par les médias, les opposants au président Morales ont organisé des fêtes populaires dans plusieurs villes, comme Santa Cruz et Trinidad. « Ils ont demandé que le peuple décide et il a décidé, respectez les résultats ! » avait clamé lundi sur Twitter Samuel Doria Medina, ex-candidat à l’élection présidentielle, vaincu à deux reprises par Evo Morales.
A présent qu’elle a écarté l’hypothèse d’un quatrième mandat d’Evo Morales, la Bolivie va devoir se trouver un nouveau président. L’analyste politique Andrés Torres prédit « des batailles internes pour [lui] succéder ». Mais ce sera « très difficile de trouver un successeur qui ait la même capacité de cohésion », prévient-il.