Pour David Cameron, le Brexit serait «une menace pour l'économie et la sécurité du pays»
EUROPE•Le Premier ministre tente de convaincre les Britanniques de voter pour le maintien du pays dans l'Union européenne...20 Minutes avec AFP
Après l'annonce du charismatique maire de Londres, Boris Johnson, de se rallier au camp de ceux qui prônent la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, le Premier ministre David Cameron est en mauvaise posture. Il tente par tous les moyens de convaincre l'opinion publique qu'un Brexit serait un désastre.
«Un saut dans l'inconnu»
«Quitter l'Europe menacerait notre sécurité économique et nationale», a déclaré ce lundi David Cameron, qui appelle les Britanniques à voter pour le maintien dans l'Union lors du référendum du 23 juin.
Ceux qui prônent une sortie n'ont à offrir que «des risques dans un temps d'incertitude, un saut dans l'inconnu», a-t-il ajouté. «Quand il s'agit des emplois des gens, on ne peut pas juste dire tout ira bien», a-t-il ajouté, soulignant qu'il fallait bien réfléchir aux conséquences d'un Brexit.
>> A lire aussi : Brexit, tout comprendre aux négociations en 14 tweets
La sécurité du pays en jeu
Il a aussi mis en garde contre les menaces militaires posées par la Russie et Daesh. «Ce n'est pas le moment de diviser l'Ouest», a-t-il dit. Ces propos interviennent alors que l'organisation européenne de coordination policière Europol a estimé ce lundi que le Royaume-Uni serait plus vulnérable aux attentats et au crime organisé si le pays décidait de quitter l'UE.
>> A lire aussi : «David Cameron met son avenir politique en jeu»
Plus de marche arrière possible
David Cameron a aussi souligné que le vote du 23 juin engagerait l'avenir du Royaume-Uni définitivement et qu'il n'y aurait pas de marche arrière possible. «Il faut se montrer clair, ce sera une décision définitive», a déclaré le Premier ministre britannique, moquant ceux qui laissent croire qu'il sera possible de négocier à nouveau avec Bruxelles en cas de vote pour une sortie.
Coût pour l'économie
Quant à l'impact économique d'un Brexit, l'agence de notation Moody's a jugé que le coût «dépasserait les gains», Fitch soulignant de son côté qu'une sortie de l'union risquerait de «peser» et de différer des investissements.
Des économistes de la banque américaine Citi évaluaient ce lundi les chances que le Brexit l'emporte à 20-30%, estimant qu'elles pourraient, au mieux, monter à 30-40% en fonction de la popularité des partisans du Brexit, et notamment de celle du truculent Boris Johnson.
Les analyses tempéraient toutefois son impact potentiel sur le résultat de la consultation du 23 juin. Pour Matthew Goodwin de l'université du Kent, «l'impact de Boris Johnson a été exagéré». «C'est un responsable politique influent mais il y a peu de chance qu'il puisse changer le résultat du vote», a-t-il dit à l'AFP.
D'autant qu'il aura en face de lui un David Cameron fort du soutien de sa ministre de l'Intérieur, Theresa May, eurosceptique affichée, du ministre des Finances George Osborne, allié fidèle, et d'une grande majorité de son cabinet. Sans compter les milieux d'affaires, l'opposition travailliste et le parti indépendantiste écossais SNP.