ELECTION PRÉSIDENTIELLEPrimaires américaines: Que doit-on retenir du scrutin dans l'Iowa?

Primaires américaines: Que doit-on retenir du scrutin dans l'Iowa?

ELECTION PRÉSIDENTIELLEDifficile de désigner un véritable vainqueur à l’issue de ce premier scrutin serré…
Hélène Sergent

Hélène Sergent

L’Iowa, l’Etat « faiseur de rois » ? Oui et non. A l’issue, lundi, du tout premier scrutin pour les primaires républicaines et démocrates aux Etats-Unis, aucune victoire écrasante, aucune avance fulgurante n’a été réellement revendiquée par les candidats en lice.

Côté Démocrates, Hillary Clinton (49,8 %) devance de peu Bernie Sanders (49,6 %) et côté Républicains, les sondages ont été démentis puisque le favori Donald Trump est arrivé derrière le très conservateur et très religieux Ted Cruz, suivi de peu par Marco Rubio. Pour autant les résultats de la nuit de lundi à mardi dessinent les contours d’une campagne qui s’annonce plus serrée que les années passées.

Rien n’est gagné pour Hillary Clinton

Même si la candidate, favorite des sondages, a avoué qu’elle « respirait » à l’annonce de sa courte avance, rien ne semble joué pour l’ex-secrétaire d’Etat américaine.



« C’est difficile pour Hillary Clinton, avance la politologue franco-américaine Nicole Bacharan, Bernie Sanders dégage une chaleur qu’Hillary ne suscite pas. Elle est le choix le plus rationnel, raisonnable mais ça n’est clairement pas la candidate choisie avec le cœur ». Pour l’auteure de Du sexe en Amérique, une autre histoire des Etats-Unis (Ed. Robert Laffont), Bernie Sanders a gagné en crédibilité grâce à ce scrutin, malgré son positionnement très à gauche. Crédibilité qu’il pourrait renforcer à l’occasion du prochain scrutin dans le New Hampshire, le 9 février, puisqu’il est donné vainqueur par les sondages.

« Clinton/Sanders, dans le discours : Clinton, c’était Je/moi, Sanders, nous/vous. — Philippe Berry (@ptiberry) February 2, 2016 »

Marco Rubio, vainqueur chez les Républicains

Si pour Donald Trump, ne pas arriver premier est une tare, pour Marco Rubio, la troisième place est un signe d’encouragement fort. « C’est le vrai vainqueur du scrutin. Trump a perdu sévèrement. Or son seul positionnement est de se présenter comme un gagnant. Cela va être difficile pour lui de gérer ce nouveau statut. Ted Cruz est beaucoup trop extrémiste et va avoir de grandes difficultés à unifier le parti derrière sa candidature. Reste Marco Rubio, bon en débat, jeune, plus souple, latino. Il rassure alors que ses deux rivaux font peur », analyse la politologue.

>> Revivez cette première nuit électorale dans l’Iowa

« Iowa : 3e, Rubio marque des points : « When I’m your nominee, I will unify this party » https ://t.co/95xctSZl5g pic.twitter.com/UZBqo8L35b — Philippe Berry (@ptiberry) February 2, 2016  »

L’Iowa, marqué par un électorat évangélique, trois fois plus nombreux que dans le reste du pays, était probablement le terreau le plus fertile pour une victoire de Cruz. « Il a mené une campagne de terrain très organisée » souligne également Nicole Bacharan.

Au-delà des vainqueurs, ce premier tour de piste est l’occasion de faire un premier tri parmi les candidatures les plus crédibles et les plus fragiles. « Les résultats peuvent s’avérer fatals pour la queue du peloton », ajoute la politologue. Un écrémage qui a déjà débuté côté Démocrates, Martin O’Malley a annoncé, dans la foulée des résultats, sa décision de jeter l’éponge.

« WATCH: @MartinOMalley suspends presidential campaign during remarks in Iowa https://t.co/Ee89yWlp7t https://t.co/jgVJWH3WwN — ABC News Politics (@ABCPolitics) February 2, 2016 »

Prochain scrutin le 9 février, dans l’Etat du New Hampshire.