DIPLOMATIEMélenchon, Guetta et Virginie Efira, en guest-stars de la visite de Raul Castro à Paris

Mélenchon, Guetta et Virginie Efira, en guest-stars de la visite de Raul Castro à Paris

DIPLOMATIELe  chef d’Etat cubain entame ce lundi une visite d’Etat de deux jours à Paris. Une nouvelle étape dans la normalisation des relations de Cuba avec les Occidentaux…
20 Minutes avec AFP

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Raul Castro sera accueilli avec tous les honneurs ce lundi à l’Arc de Triomphe, première étape d’une visite d’Etat de deux jours en France à haute teneur économique et commerciale mais qui consacre surtout une normalisation des relations de Cuba avec les Occidentaux.

David Guetta, Mélenchon et au dîner à l’Elysée

Présent depuis samedi à Paris pour un séjour strictement privé, Raul Castro entamera ainsi au sommet des Champs-Elysées pavoisés aux couleurs de son pays la première visite d’un chef d’Etat cubain dans la capitale française depuis celle de son frère aîné Fidel, 21 ans plus tôt. En mai 2015, François Hollande avait été lui-même le premier chef d’État occidental à fouler le sol cubain depuis la victoire de la révolution castriste sur le régime de Batista en 1959.

Cette visite de deux jours sera ponctuée d’un repas à l’Elysée lundi soir pour lequel ont été conviés des « people » incarnant les relations entre les deux pays. Sur la liste des invités, on trouve ainsi Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, ou encore l'actrice Virginie Efira et même David Guetta. Selon Le Parisien, le DJ préparerait un grand concert à Cuba et entretiendrait une liaison amoureuse avec Jessica Ledon, mannequin cubaine de 22 ans.

La France, premier partenaire politique et économique ?

Avant de passer à table, Raul Castro et François Hollande se retrouveront à 17h à l’Elysée pour un entretien suivi, une heure plus tard, de la signature d’une douzaine d’accords et d’une déclaration conjointe à la presse. Un « dîner d’Etat » refermera ce sommet franco-cubain. La France, selon l’Elysée, entend s’affirmer à cette occasion comme le « premier partenaire » politique et économique européen de l’île des Caraïbes.

Plusieurs grandes entreprises françaises ont investi à Cuba, à commencer par le groupe Pernod-Ricard, qui y produit le Rhum Havana Club, mais aussi Accor dans le tourisme, Bouygues dans le bâtiment et la construction, Alcatel-Lucent dans les télécommunications et Total et Alstom dans l’énergie.

Mais, avec un volume de quelque 180 millions d’euros annuels, les échanges commerciaux restent à un niveau très faible. Ils « ne sont pas encore à la hauteur de nos ambitions », a reconnu vendredi le ministre français du Commerce extérieur Matthias Fekl. La France entend ainsi renforcer la présence de ses entreprises dans un pays qui s’ouvre progressivement à l’économie de marché avec, dès ce lundi, la conclusion d’accord dans les domaines du tourisme, des transports ou du commerce équitable.

Un « élément » clé pour relancer les relations avec l’Amérique Latine

Paris voit aussi en La Havane un « élément clé » de la relance de sa relation avec l’Amérique Latine. Le président Hollande y effectuera fin février une tournée qui le conduira au Pérou, en Argentine et en Uruguay.

Cuba a entamé un rapprochement spectaculaire fin 2014 avec son vieil ennemi américain, concrétisé par la réouverture d’ambassades dans les deux pays l’été dernier. Depuis avril 2014, La Havane discute également avec l’Union européenne afin d’instaurer un « cadre de dialogue politique et de coopération » censé tourner la page de vieilles querelles sur les droits de l’Homme. L’étape parisienne offre donc au gouvernement communiste cubain l’occasion de présenter au monde un visage plus fréquentable.

Et les droits de l’homme ?

Quant aux droits de l’Homme, thème sur lequel Cuba est souvent montré du doigt, ils « seront discutés », assure une source diplomatique française à Paris. Mais François Hollande, critiqué pour avoir rencontré l’ex-président Fidel Castro en mai, devrait rester assez discret sur la question pour ne pas ternir la visite de son frère cadet.