Discours sur l'état de l'Union: Guantanamo, armes, sécurité et climat... Les derniers défis d'Obama
ETATS-UNIS•Le président américain devrait mettre en avant son bilan, mardi soir...Philippe Berry
Mardi soir, POTUS officie pour son dernier SOTU. Traduction pour ceux qui ne regardent pas House of Cards : le President of the United States parle devant le Congrès pour le discours annuel sur l’état de l’Union (State of the Union). Et comme Obama tire sa révérence dans moins d’un an, c’est l’heure du bilan et des derniers défis.
Daesh et la sécurité reviennent au premier plan
Il s’en mord encore les doigts. Le 12 novembre, Obama explique dans une interview que l’expansion de Daesh est « endiguée. » Le lendemain, des terroristes djihadistes frappent Paris, tuant 130 personnes. Deux semaines plus tard, deux supporters de l’organisation exécutent 14 victimes à San Bernardino, en Californie. Certes, Obama parlait de la croissance territoriale de Daesh au Moyen-Orient, mais la menace de la radicalisation rampante et silencieuse est exploitée par les républicains, qui affirment que l’Amérique n’est « plus en sécurité ». 60 % des Américains désapprouvent d’ailleurs sa gestion de la menace terroriste, selon un sondage de CNN. Obama devrait donc clarifier sa stratégie et tenter d’expliquer pourquoi il ne veut pas envoyer des troupes en Irak et en Syrie.
Fermer Guantanamo
Cette promesse de campagne, Obama aimerait bien la tenir. Et enfin fermer la prison de Guantanamo qui, estime-t-il, "affaiblit la sécurité nationale" en offrant un outil de propagande aux djihadistes. Mais avec un Congrès contrôlé par les républicains, le président dispose-t-il de l’autorité légale pour transférer les détenus sur le sol américain ? La question divise les juristes.
Le contrôle des armes, son dernier combat
Face aux tueries de masse à répétition, le président a dégainé des décrets pour renforcer le contrôle sur les ventes d’armes. Les républicains promettent d’annuler ces mesures en cas de victoire à l’élection présidentielle. Là, Obama a le soutien de deux tiers des Américains, même si une majorité estime que son action aura peu d’impact sur la violence.
Le climat, un défi « planétaire »
Obama arrive devant le Congrès renforcé par l’accord de Paris sur le climat. Selon le président, il s’agit « du défi planétaire le plus important ». Et de nombreux candidats républicains sont toujours dans le camp des sceptiques, une majorité d’électeurs conservateurs approuve le compromis international négocié lors de la COP21.
Son bilan axé sur l’économie
La campagne bat son a plein, avec le premier scrutin des primaires qui se tient dans l’Iowa le 1er février. Obama devrait donc défendre son bilan et appeler son successeur à maintenir le cap. Pour cela, il peut notamment s’appuyer sur le taux de chômage, passé de 10 % après la récession de 2008 à 5,5 % aujourd’hui. Mais les républicains, eux, soulignent que le pouvoir d’achat des ménages a reculé sur la même période.