MIGRATIONAllemagne: Merkel veut réduire le nombre de réfugiés accueillis

Allemagne: Merkel veut réduire le nombre de réfugiés accueillis

MIGRATIONLa chancelière affirme cependant ne pas vouloir fermer la porte à ces personnes...
20 Minutes avec AFP

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En accueillir moins, mais en accueillir quand même. La chancelière allemande Angela Merkel a plaidé lundi pour une réduction « perceptible » du nombre des migrants rejoignant l’Allemagne, mais a refusé de leur fermer la porte au nom d'« impératifs humanitaires ».

Malgré de fortes turbulences ces dernières semaines et des critiques au sein de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) sur la politique d’accueil des réfugiés, la dirigeante conservatrice a été ovationnée de longues minutes durant par ses troupes réunies à Karlsruhe (sud-ouest) en congrès.

Au cours d’un discours consacré quasiment exclusivement à la question des migrants, Merkel, qui affronte la plus grave crise de sa décennie au pouvoir, a reconnu que « même un pays comme l’Allemagne est dépassé à la longue par un nombre si grand de réfugiés ».

« Une épreuve historique » pour l’Union européenne

Il devrait avoir dépassé le million sur l’ensemble de l’année, un record historique qui place l’Allemagne, malgré sa bonne santé économique, face à des défis logistiques considérables. « C’est pourquoi nous voulons et nous allons réduire de manière perceptible le nombre » de migrants, a-t-elle promis. Pour elle, c’est aussi dans l’intérêt des réfugiés qui jamais, a-t-elle estimé, ne quittent leur pays de leur plein gré.

Pour autant, elle a une nouvelle fois répété son mantra « nous allons y arriver » car « notre pays est fort » et que c’est « dans son identité de réussir de grandes choses ». Et insisté sur la nécessité de trouver des solutions européennes à cette crise qui est « une épreuve historique » pour l’Union européenne dans son ensemble.

« Notre tâche est immense », a-t-elle admis. « Parfois » les négociations houleuses entre les 28 pays de l’UE « nous rendent fou mais cela n’a jamais été facile en Europe », a-t-elle poursuivi alors que certains pays comme la Hongrie se sont barricadés pour empêcher les migrants de poursuivre leur odyssée depuis le sud de l’Europe.

« Au XXIe siècle, s’enfermer n’est pas la solution »

Pas question pour elle que l’Allemagne se barricade. « On n’y arrivera pas en s’enfermant. Au XXIe siècle, s’enfermer n’est pas la solution », a-t-elle martelé. Son partenaire gouvernemental bavarois, la CSU, mais aussi certains au sein de la CDU exigent qu’elle formule un plafond chiffré au-delà duquel l’Allemagne n’acceptera plus de réfugiés. Mais la chef du gouvernement a toujours refusé catégoriquement cette perspective.

Pour elle, ouvrir les portes de son pays aux réfugiés en détresse, qui fuient la guerre ou la terreur en Syrie ou en Irak, est « un impératif humanitaire », a-t-elle répété lundi. Fille de pasteur protestant, Angela Merkel n’a cessé d’invoquer la morale pour justifier sa généreuse politique. A la tribune, elle a rappelé les valeurs chrétiennes fondamentales de son parti. « Chaque homme dispose de la dignité que Dieu lui a offerte », a-t-elle plaidé.

La fronde au sein de la CDU semble cependant avoir été calmée durant le week-end, la direction du parti s’étant mise d’accord sur la formule de compromis « réduire de manière perceptible » l’afflux de réfugiés.