AUTOMOBILEScandale des moteurs truqués: Volkswagen révèle les premiers résultats de ses enquêtes internes

Scandale des moteurs truqués: Volkswagen révèle les premiers résultats de ses enquêtes internes

AUTOMOBILELe constructeur allemand Volkswagen a convié ce jeudi sa première conférence de presse depuis l'éclatement de l'affaire en septembre…
Claire Planchard

C.P. avec AFP

Quelques éclaircissements et encore beaucoup de zones d’ombres. Ce jeudi, la direction de Volkswagen a tenu sa première séance de questions-réponses avec la presse depuis l’éclatement du scandale des moteurs diesel truqués en septembre aux Etas-Unis. L’occasion pour le constructeur de dévoiler les premiers résultats des enquêtes en cours, qui mobilisent pas moins de 450 experts et dont les résultats détaillés seront livrés en avril 2016 devant les actionnaires. 20 Minutes fait le point sur les premières révélations.

« Volkswagen making good progress with its investigation, technical solutions, and Group realignment https ://t.co/dxWLh2XaaU — Volkswagen (@Volkswagen) December 10, 2015 »

A quand remonte la fraude ?

La « date de naissance » du « dieselgate » remonte à 2005, quand Volkswagen a lancé une vaste offensive dans le diesel pour le marché américain, a expliqué M. Pötsch. Il est vite apparu que les impératifs de coût et de performance d’un nouveau moteur diesel étaient difficilement compatibles avec les plafonds d’émission de gaz toxiques aux Etats-Unis, d’où l’idée du logiciel qui faussait les résultats des tests d’émission. Sur la route, les voitures émettent beaucoup plus d’oxydes d’azote (NOx) qu’en laboratoire, et qu’autorisé.

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Comment la fraude a-t-elle été orchestrée ?

D’après les premiers résultats des enquêtes en cours, trois facteurs ont joué, a détaillé Dieter Pötsch, président du conseil de surveillance : « des erreurs et manquements individuels de certains salariés », « des faiblesses dans certains processus », et « une attitude de la part de certains qui consistait à tolérer les infractions à la loi ». Par ailleurs Dieter Pötsch a indiqué que le trucage de 11 millions de moteurs diesel au moyen d’un logiciel fraudeur ne résulte « pas d’une erreur isolée mais d’un enchaînement d’erreurs qui n’a à aucun moment été brisé ».

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Qui sont les responsables ?

Volkswagen a pour l’instant suspendu une poignée de salariés, et son patron de 2007 à 2015, Martin Winterkorn, a rendu son tablier juste après l’éclatement du scandale, tout en affirmant n’avoir rien su. A l’heure actuelle, « nous n’avons aucun indice d’une implication de membres du directoire ou du conseil de surveillance » dans ce scandale, a précisé le président du conseil de surveillance.

Quelles conséquences sur le groupe automobile ?

Le nouveau patron du groupe, Matthias Müller, a déclaré ce jeudi que le groupe automobile qui regroupe douze marques était dans une situation « pas dramatique, mais tendue ». « La situation a beau être sérieuse, elle ne mettra pas l’entreprise à terre », a-t-il assuré. Toutefois beaucoup de questions restent sans réponse, par exemple la facture finale d’un gigantesque rappel, des amendes et pénalités, dont Matthias Müller a reconnu qu’elle n’était pas encore prévisible, pas plus du coup que ses effets sur les comptes de la société. Volkswagen, qui réalise 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et emploie pas loin de 600.000 salariés, a réalisé entre juillet et septembre sa première perte nette en 15 ans, conséquence directe du scandale.

On ignore aussi encore l’impact du scandale sur les ventes, qui ont clairement déjà pris un coup ces derniers mois, et la capacité du groupe à rénover sa culture d’entreprise, malgré les assurances données par Matthias Müller jeudi que, nouvelle organisation décentralisée à l’appui, les temps allaient changer.

Quelle solution pour les véhicules truqués ?

Très concrètement, Volkswagen n’a pas encore dévoilé la solution technique qui permettra de remettre aux normes les plus de 400.000 voitures concernées aux Etats-Unis. Le groupe attend le feu vert des autorités américaines, a précisé Matthias Müller.

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En Europe une simple mise à jour de logiciel suffira pour certains modèles, flanquée de l’ajout d’une pièce de plastique pour d’autres. La simplicité de la manipulation a laissé sceptique nombre d’experts.

Les investisseurs en tout cas n’ont pas été conquis jeudi. L’action perdait 1,52 % en queue de l’indice Dax à Francfort à 12H30 GMT. Elle a tout de même repris près de la moitié des 40 % perdus en quelques jours après l’éclatement de l’affaire.