USA : Donald Trump, vedette controversée de l'émission «Saturday Night Live»
MEDIAS•Des dizaines de manifestants avaient protesté dans la soirée, pour la deuxième fois cette semaine, devant les studios de la chaîne NBC à New York...20 Minutes avec AFP
Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump a allègrement mélangé les genres samedi soir, animant la célèbre émission télévisée « Saturday Night Live », où il parodiait… son propre personnage politique.
Des dizaines de manifestants avaient protesté dans la soirée, pour la deuxième fois cette semaine, devant les studios de la chaîne NBC à New York, contre la tribune ainsi offerte à celui qui est actuellement en tête des sondages côté républicain.
Des opposants très remontés
« Basta Trump, le racisme n’est pas une blague », « laissez tomber Trump », pouvait-on lire sur leurs pancartes, à propos du milliardaire de l’immobilier, qui en lançant sa campagne présidentielle le 16 juin avait qualifié les immigrants mexicains de « violeurs » et trafiquants de drogue.
Un site internet avait même offert 5.000 dollars à qui crierait de façon audible durant l’émission « Trump est un raciste » : la production a récupéré l’idée pour s’en moquer dès le début, le comédien Larry David (producteur de Seinfeld) le répétant à deux reprises, en expliquant qu’il espérait ainsi gagner la somme promise.
Scénario rêvé
Un sketch a ensuite montré (le vrai) Donald Trump à la Maison Blanche, deux ans après son élection, ayant tout réussi : un général lui explique que tout va bien en Syrie, que l’Etat islamique a été éliminé, et que les Syriens sont désormais heureux de travailler dans le casino Trump à Damas.
La secrétaire d’Etat affirme que les relations n’ont jamais été meilleures avec la Russie, et un troisième intervenant explique au président Trump que la Chine « désormais nous emprunte de l’argent ». Le seul problème ? « Les Américains en ont marre de gagner », lui explique un conseiller.
Un mur à la frontière mexicaine
Trump explique ce succès total par sa « magie », qui a rendu au pays sa grandeur, son slogan de campagne répété régulièrement durant l’émission, qui espérait grâce à lui une audience record. Seul bémol à cette situation idyllique, la Première dame Melania Trump, qui se plaint que la Maison Blanche soit la demeure la plus petite dans laquelle elle ait jamais vécu. Durant le sketch suivant, Trump n’apparaît pas, mais tweete, parodiant là encore certains de ses commentaires ou tweets les plus agressifs de la campagne en cours.
SNL existe depuis 41 ans, et ce n’est pas la première fois qu’un candidat y participe pour se moquer de lui-même : Hillary Clinton y a fait un sketch debut octobre, Al Gore y était venu en 2002, Al Sharpton en 2003, Barack Obama en 2007. Mais Donald Trump, 69 ans, dont NBC s’était distancé après ses déclarations en juin sur les Mexicains, en a fait l’animateur de l’émission samedi soir, et il est apparu dans plusieurs sketches.
Producteur et présentateur de l’émission de télé-réalité « The Apprentice » jusqu’à récemment, il y était particulièrement à l’aise. Le parti démocrate n’a pas manqué de s’alarmer de sa présence sur le plateau de SNL. « Le candidat républicain en tête (des sondages) anime SNL. Mais ses idées n’ont rien de drôle », avait-il dénoncé dans un communiqué, rappelant notamment sa volonté de construire un mur à la frontière mexicaine, et le fait qu’il considère comme une « blague » le changement climatique.