Le républicain Paul Ryan, nouvel homme fort du Congrès américain

Le républicain Paul Ryan, nouvel homme fort du Congrès américain

Le républicain Paul Ryan a été élu jeudi président de la ...
© 2015 AFP

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Le républicain Paul Ryan a été élu jeudi président de la Chambre des représentants américaine, devenant le nouvel homme fort du Congrès et l'interlocuteur principal du président démocrate Barack Obama jusqu'à son départ de la Maison Blanche en janvier 2017.

Ce changement de génération --Paul Ryan a 45 ans-- est censé aider le parti conservateur à tourner la page de cinq années de guerre intestine, et de plus d'un mois de tourmente au sein du parti majoritaire, déchiré entre sa faction ultra-conservatrice issue du Tea Party et les élus modérés, réalistes sur les limites de leur pouvoir face aux vetos du président.

Les représentants ont élu Paul Ryan par 236 voix contre 184 pour la démocrate Nancy Pelosi. Il succède à John Boehner, 65 ans, poussé le mois dernier à la démission par le Tea Party.

Le «speaker» est le troisième personnage des Etats-Unis, appelé à succéder au président et au vice-président en cas de vacance ou d'empêchement.

«Soyons francs: la Chambre ne fonctionne plus. Nous ne résolvons plus les problèmes, nous en créons de nouveaux», a déclaré Paul Ryan dans l'hémicycle, après avoir été ovationné comme c'est l'usage par les élus des deux partis. «Nous remettons les compteurs à zéro».

Désireux de mettre fin à la cacophonie au sein de sa majorité, cet ex-président de commissions s'est engagé à répondre à la revendication principale des élus du Tea Party: démocratiser la gestion du travail législatif en donnant plus de pouvoirs aux commissions.

Paul Ryan avait été désigné mercredi par le groupe majoritaire, après s'être porté candidat la semaine dernière avec réticence, a-t-il assuré.

La faction des frondeurs ultra-conservateurs contestait non un manque de conservatisme, mais la stratégie selon eux accommodante de leurs chefs de file avec Barack Obama.

Paul Ryan fut le colistier de Mitt Romney à la présidentielle de 2012, et a passé toute sa carrière en politique, d'abord au service d'un sénateur, puis dans une organisation conservatrice et enfin, à 28 ans en 1998, en tant que membre de la Chambre.

Ultra-libéral assumé, il est depuis dix ans le Monsieur Budget des républicains, auteur de plusieurs projets de budgets dénoncés par les démocrates pour leur austérité.

«Paul Ryan est le président de la Chambre le plus conservateur de l'histoire moderne», a dit Amy Dacey, haute responsable du parti démocrate, sonnant l'alarme contre «ses attaques agressives contre l'Etat-Providence et ses positions extrêmes contre l'avortement».

Le président sortant de la Chambre, John Boehner (prononcer: «Bai-neure»), a prononcé peu avant son discours d'adieu au Congrès, où il siégeait depuis 1991.

Ce fils de barman de l'Ohio (nord) qui dit avoir toujours travaillé depuis qu'il a huit ou neuf ans symbolisait une génération d'hommes politiques plus habituée que les élus plus récents à «se salir les mains» en négociant des compromis avec les adversaires démocrates.

Avant de partir, il a prodigué un conseil à son successeur et aux intransigeants du Tea Party pour qui il ne cache pas son mépris: «la liberté rend toutes les choses possibles. Mais la patience est ce qui rend les choses réelles».

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