VIDEO. Etats-Unis: Des milliers de Noirs se rassemblent à Washington pour réclamer justice
ETATS-UNIS•Ce rassemblement a eu lieu 20 ans après la «Million Man March» de 1995, qui voulait interpeller l'opinion et les élus sur les inégalités frappant les Noirs américains...M.C. avec AFP
Avant de devenir le premier président noir des Etats-Unis, Barack Obama avait participé en 1995 à la «Million Man March», pour interpeller l'opinion et les élus sur les inégalités frappant les Noirs américains. Vingt ans après, des milliers de Noirs se sont rassemblés samedi à Washington près du Capitole, pour réclamer justice au moment où une série de bavures policières a ravivé les tensions raciales.
«Ce n'est pas une marche mais un rassemblement de ceux qui cherchent la justice», a lancé Louis Farrakhan devant une foule plutôt festive regroupée sur le Mall, une grande esplanade au coeur de Washington où se trouve le Capitole. Il est le dirigeant de Nation of Islam, une organisation composée exclusivement d'hommes noirs. Controversée, elle est considérée comme un groupe incitant à la haine selon le Southern Poverty Law Center qui suit aux Etats-Unis ce type de mouvements.
La marche de 1995:
«Il y a vingt ans, la mort de Tamir Rice serait passée inaperçue»
«Il doit venir un temps où on se dit "assez est assez", ça doit changer et il faut être prêts à faire tout ce qui doit être fait pour que ça change», a ajouté le leader noir. «Si on nous refuse ce qui nous est justement dû, il faut alors une action unifiée pour forcer la justice que nous recherchons».
« On the other side of 3rd street and beyond! Wow #JusticeOrElse pic.twitter.com/KapquYYFSk — Brother Jesse (@BrotherJesse) October 10, 2015 »
«Il y a vingt ans, la mort de Tamir Rice (12 ans) serait passée inaperçue, laissant la police mentir sans que le monde sache la vérité», a aussi déclaré avant lui une des organisatrices de ce rassemblement, Tamika Mallory, en énumérant tous les jeunes Noirs tués par des policiers ces dernières années, comme Michael Brown à Ferguson (centre) ou Eric Garner à New York.
«Je suis ici parce que je ne veux pas perdre mon fils dans la rue»
Ces tragiques faits divers ont inspiré un mouvement de protestation national sous la bannière «Black Lives Matter» (les vies des Noirs comptent), très présent samedi à Washington. «Je suis ici parce que les vies noires comptent et sans justice il ne peut pas y avoir de paix (...) et je ne veux pas perdre mon fils dans la rue», a déclaré à l'AFP Mike Hinton, la quarantaine venu d'Annapolis dans le Maryland à une cinquantaine de km de Washington.
Robert Cox, 50 ans, un capitaine des pompiers de Boston (Massachusetts, nord-est), explique être venu «parce qu'il se passe beaucoup de choses graves que les gens au sommet ne paraissent pas bien saisir», soulignant «qu'aucun être humain ne devrait être marginalisé ou être victime de discrimination». Selon différentes estimations, de 400.000 à près d'un million de personnes avait participé à cette marche.