MONDECrise des migrants: L'UE veut s'attaquer aux discours de haine sur Internet

Crise des migrants: L'UE veut s'attaquer aux discours de haine sur Internet

MONDELes ministres de la Justice, réunis ce vendredi à Luxembourg, ont pointé la responsabilité des géants américains du Web…
Claire Planchard

C.P. avec AFP

Il y a urgence. Face à la propagation des discours d’incitation à la haine et à la xénophobie sur les réseaux sociaux, en pleine crise migratoire, les ministres de la justice de l’Union européenne, ont décidé ce vendredi de passer à l’action.

Facebook pointé du doigt par l’Allemagne

L’Allemagne, qui est devenu la première destination des réfugiés arrivant en Europe, entend bien jouer un rôle moteur. « Nous avons constaté une hausse importante de propos haineux criminels sur les plateformes sociales », a déclaré ce vendredi le ministre de la Justice Heiko Maas à son arrivée à la réunion de Luxembourg. Face à cette recrudescence, Facebook a notamment promis le mois dernier de lutter contre un regain de racisme sur son réseau en langue allemande.

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Dans ce contexte, Heiko Maas devait faire le compte rendu à ses homologues européens de ses discussions avec Facebook et d’autres sites Web, ainsi que des initiatives prises en Allemagne pour lutter contre ce qu’il considère être un problème paneuropéen.

« Si quelqu’un appelle à tuer des réfugiés ou à brûler des Juifs, cela n’entre pas dans le cadre de la liberté d’expression. C’est un acte criminel qui doit être poursuivi en justice », a-t-il affirmé.

« Facebook, Google, YouTube et Twitter ont la responsabilité de s’assurer que de telles déclarations soient supprimées. Ce n’est pour l’instant pas encore assez souvent le cas », a regretté le ministre.

Selon lui, il est incompréhensible que Facebook puisse supprimer en 24 heures des images pédopornographiques mais pas « une incitation à tuer quelqu’un ».

Vers une harmonisation des législations européennes

Vera Jourova, la commissaire européenne en charge de la Justice, a toutefois souligné qu’il fallait faire la distinction entre un discours de haine, « tout simplement inacceptable », et la liberté d’expression, « une de nos valeurs intangibles ».

La ministre française Christiane Taubira a souligné que la France était déjà dotée d’un bon arsenal législatif pour lutter contre l’incitation à la haine.

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« Maintenant, il faut effectivement que nous vérifiions qu’au niveau européen, l’harmonisation de nos législations permette les poursuites partout sur le territoire avec le même niveau d’efficacité et de sévérité contre les auteurs, et le même niveau de protection pour les victimes », a ajouté la ministre.