CRISEBurkina Faso: Après le coup d'Etat, le projet de sortie de crise sous le feu des critiques

Burkina Faso: Après le coup d'Etat, le projet de sortie de crise sous le feu des critiques

CRISELe projet d'accord sera soumis mardi au fert vert de la Cédéao lors d'un sommet extraordinaire à Abuja...
Nicolas Bégasse

N.Bg. avec AFP

Une proposition qui a du mal à passer. Le projet de sortie de crise au Burkina Faso présenté par la médiation ouest-africaine suscitait ce lundi l'indignation de la société civile et d'une partie de la population, opposées à l'amnistie des putschistes et à la participation de candidats pro-Compaoré aux prochaines élections.

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Dès dimanche soir, Guy-Hervé Kam, le porte-parole du Balai Citoyen, en pointe dans le soulèvement populaire contre Blaise Compaoré en 2014, jugeait «honteux» le projet avancé par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), une réaction qui trouvait un écho dans les rues de la capitale burkinabé.

Elaboré à l'issue de trois jours de médiation-marathon à Ouagadougou, le projet d'accord sera soumis mardi au fert vert de la Cédéao lors d'un sommet extraordinaire à Abuja.

Maintien des élections législatives et présidentielles

Le texte, articulé en 12 points, propose le maintien des élections législatives et présidentielle au Burkina, au plus tard le 22 novembre - elles étaient initialement prévues le 11 octobre -, mais surtout la participation des candidats pro-Compaoré, invalidés ces derniers mois après une loi votée par l'Assemblée intérimaire. C'était la principale revendication des auteurs du coup d'Etat militaire du 17 septembre, menés par le général Gilbert Diendéré.

Parmi les autres points figurent la «restauration des institutions de la transition et du président Kafando» et la «libération sans condition de toutes les personnes détenues suite aux événements».

Un régiment de soldats d'élite dans le viseur

Le sort du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), à l'origine du coup d'Etat, est quant à lui «laissé à l'appréciation du président issu des prochaines élections». Depuis plusieurs mois, la société civile réclame la dissolution de cette troupe forte de 1.300 hommes. Le RSP, unité d'élite de l'armée dirigée par le général Diendéré, un très proche de Blaise Compaoré, a pris le pouvoir en accusant les autorités d'avoir dévoyé le régime de transition post-Compaoré, notamment en excluant les partisans de l'ex-homme fort des prochaines élections.

Selon un dernier bilan hospitalier samedi, les violences qui ont accompagné le coup d'Etat ont fait au moins 10 morts et 113 blessés. Le Burkina Faso a connu depuis son indépendance en 1960 de nombreux coups d'État militaires. Le général Diendéré avait joué un rôle clé dans le putsch de 1987 qui avait porté au pouvoir Blaise Compaoré et s'était soldé par la mort du président Thomas Sankara.