Hongrie: L'ONU estime que la nouvelle loi sur les migrants pourrait «conduire au chaos»
FRONTIÈRES•Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’inquiète de cette loi qui rend l’immigration illégale passible de trois ans d’emprisonnement…20 Minutes avec AFP
La nouvelle loi anti-migrants votée vendredi par la Hongrie et qui doit entrer en vigueur la semaine prochaine pourrait « conduire au chaos », avertit ce mardi le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
« Il est important que l’application de cette législation soit bien pensée (…) Sinon, cela pourrait conduire au chaos à la frontière après le 15 septembre », a estimé le directeur du HCR pour l’Europe, Vincent Cochetel. Il a estimé qu’il fallait une « meilleure coordination entre tous les acteurs : la police, les services de l’immigration, l’armée, les autorités locales et les agences humanitaires à la frontière ».
Cette loi, votée vendredi par le Parlement hongrois sur proposition du Premier ministre Viktor Orban, renforce les possibilités de déploiement de l’armée aux frontières. En outre, elle rend l’immigration illégale passible d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison.
La Hongrie accélère la construction d’un mur de 4 mètres à la frontière serbe
Ces derniers mois, la frontière entre la Hongrie et la Serbie est devenue l’un des principaux points de passage empruntés par les dizaines de milliers de migrants, dont de nombreux réfugiés syriens fuyant la guerre, pour gagner l’Union européenne. Plus de 160 000 migrants ont franchi illégalement la frontière hongroise depuis le début de l’année, dont 2 706 pendant la seule journée de lundi, selon Budapest. Environ 42 000 personnes supplémentaires pourraient arriver en Hongrie depuis la Grèce, la Macédoine et la Serbie dans les dix prochains jours, a estimé Vincent Cochetel.
Crise des migrants : « Ce mur de barbelés déchire des familles hongroises »
Pour empêcher ces entrées, la Hongrie a par ailleurs érigé une clôture provisoire de barbelés le long des 175 km de frontière avec la Serbie, doublée d’un mur haut de quatre mètres qui devrait être terminé avant la fin du mois d’octobre. Le Premier ministre a indiqué ce mardi que « les travaux en cours pour ce mur doivent être accélérés ».