VIDEO. L’Europe ébranlée par la crise migratoire après le choc de la photo de l'enfant syrien mort
IMMIGRATION•Donald Tusk, le président du Conseil européen, s’est ému « du risque de division entre l’Europe de l’est et de l’ouest »…20 Minutes avec AFP
Les grilles ont été rouvertes mais rien n’est réglé. La réouverture de la gare de Budapest (Hongrie), jeudi matin, a provoqué une nouvelle ruée de migrants et de réfugiés cherchant à se rendre en Europe occidentale. Les appels à une meilleure répartition des réfugiés se multiplient d’ailleurs après le choc provoqué par la photo d’un enfant syrien de trois ans retrouvé mort noyé sur une plage turque.
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En Hongrie, des centaines de migrants ont pris d’assaut la principale gare de la capitale quand les autorités ont rouvert les portes. Toutefois, aucun train international ne doit partir pendant « une période indéterminée ». Sur la sellette, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui se trouve à Bruxelles, a estimé que l’afflux massif de migrants dans son pays « n’est pas un problème européen mais allemand ».
Trouver un dénominateur commun
Bruxelles, justement, c’est l’inquiétude qui règne sur ce sujet. Donald Tusk, le président du Conseil s’est ému d’un « risque de division entre l’est et l’ouest de l’Union européenne ».
« Certains Etats membres ne pensent qu’à endiguer la vague de migrants, ce qui est symbolisé par la clôture controversée en Hongrie, tandis que d’autres veulent plus de solidarité en défendant (…) ce qu’on appelle les quotas obligatoires » de répartition de réfugiés entre les 28 pays de l’Union, a-t-il expliqué.
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« C’est un défi clé que de trouver un dénominateur commun, mais ambitieux », a-t-il plaidé, alors que l’Allemagne n’a pas mâché ses mots contre certains pays d’Europe de l’Est qui refusent d’accueillir des réfugiés par le biais de ce système.
Vers une refonte du droit d’asile
Pour faire face à cet afflux de populations fuyant la guerre, les persécutions et la pauvreté au Moyen-Orient et en Afrique, le Premier ministre britannique David Cameron considère, de son côté, que « le plus important est d’apporter la paix et la stabilité » dans les régions de crise, plutôt que de prendre en charge « de plus en plus de réfugiés ».
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Le risque se dessine désormais d’une crispation menaçant la liberté de circulation dans l’UE, un des principaux succès de la construction européenne. Pour négocier une sortie de crise, la Commission européenne plaide pour une modification des accords de Dublin, qui règlent en principe la prise en charge des réfugiés dans l’UE, au risque de relancer les divisions récurrentes entre les 28 sur ce chantier, à l’approche d’une réunion européenne le 14 septembre.
L’Allemagne, la France et l’Italie ont à cet égard réclamé, dans une lettre de leurs chefs de la diplomatie, une refonte du droit d’asile en Europe, qu’ils jugent dépassé, et une meilleure répartition des migrants dans toute l’UE.