VOUS TEMOIGNEZBombe à Bangkok: «Quand je sors, j’ai le cœur qui bat, je regarde tout le monde»

Bombe à Bangkok: «Quand je sors, j’ai le cœur qui bat, je regarde tout le monde»

VOUS TEMOIGNEZ« 20 Minutes » a contacté des Français présents dans la capitale thaïlandaise. Ils racontent le choc qui s’est abattu sur la ville…
Charlotte Murat

Charlotte Murat

La ville est sous le choc. La police était mardi toujours à la recherche de l’homme suspecté d’avoir fait exploser la bombe qui a tué 20 personnes, dont une majorité de touristes, dans un sanctuaire de Bangkok. Les Français sur place contactés par 20 Minutes via sa page Facebook racontent l’ambiance de la capitale thaïlandaise au lendemain de l’explosion.

Laurent a entendu la première déflagration, sans comprendre tout de suite de quoi il s’agissait. « J’était sur le balcon de ma chambre d’hôtel en train de fumer une cigarette quand j’ai entendu un énorme bruit. J’ai d’abord pensé à du tonnerre, mais il n’y avait pas un seul nuage dans le ciel. Quand un véritable ballet d’ambulances et de sirènes est passé sous nos fenêtres, j’ai dit à ma femme qu’il avait dû se passer quelque chose de grave. C’est un appel de nos proches en France qui nous a appris ce qui s’était passé. On a alors allumé la télévision. » Cet Avignonnais de 42 ans avoue avoir eu « une peur rétrospective » : « Nous aurions très bien pu nous trouver dans le métro au-dessus du sanctuaire dans lequel la bombe a explosé. »

Alors qu’il devait repartir en France mardi soir après 15 jours dans le pays, son sentiment était partagé. « Nous sommes des amoureux de la Thaïlande et ce n’est pas le pays que nous connaissons. » Les touristes étaient jusqu’alors épargnés par les violences et Laurent s’inquiète. « Nous avons discuté avec des commerçants qui craignent que ce genre d’événements se reproduit à l’avenir, au moment de la succession du roi. Car ce dernier n’est pas apparu en public depuis longtemps et son fils et successeur désigné n’est guère apprécié par le peuple. »

« Depuis la deuxième explosion, les rues se sont vidées »

Si Laurent est inquiet pour l’avenir du pays, Jérémy, lui, est inquiet tout court. Cet étudiant de 24 ans est présent dans la capitale thaïlandaise depuis six mois. Il était loin de la bombe de lundi et de la grenade de mardi, mais prend de plein fouet la pesanteur qui règne depuis dans les rues. « On lit la tristesse dans les yeux des gens. Ils sont sous le choc, raconte-il. Depuis la deuxième explosion, les rues se sont vidées. »

Ce Dijonnais a décidé de respecter les consignes du chef de la police et reste chez lui. « Ce week-end, je vais aller à la campagne dans le sud du pays pour être tranquille. Les autorités nous ont prévenus qu’il y aurait peut-être d’autres bombes. Alors je fais attention à ne pas me rendre dans les lieux touristiques et les endroits où il y a beaucoup de monde. » Est-ce qu’il a peur ? « Oui, un peu. Quand je sors, j’ai le cœur qui bat, je regarde tout le monde. » Le jeune homme doit quitter le pays dans un mois. « Mes parents sont contents que je rentre en France, ils ont peur pour moi. »