Alors que la Malaisie affirme que les débris d’avion retrouvés à la Réunion sot bien ceux du vol MH370, les enquêteurs français se sont montrés beaucoup plus prudents, parlant de « très fortes présomptions » ce mercredi soir. Pour les familles des victimes, cette « incohérence » est difficile à supporter : «On reste sur l'incohérence qu'on avait hier, c'est ce qui nous a été confirmé aujourd'hui. Il n'y a pas de preuve formelle que cette pièce appartient à ce Boeing», a expliqué Ghislain Wattrelos, époux et père de trois passagers du vol. «Il y a de fortes présomptions, comme l'a dit le procureur-adjoint hier», a-t-il ajouté.

MH370: La Malaisie va-t-elle plus vite que l’enquête?

«Cela va prendre très longtemps avant d'avoir des certitudes»

«On n'est que dans la présomption, on n'est pas dans la certitude», a confirmé son avocate Marie Dosé, qui assistait à la réunion. «La Malaisie détient des éléments dont les enquêteurs ont besoin», comme la liste des passagers et des documents sur l'appareil, a-t-elle justifié. Pour l'avocate, «la certitude (qu'il s'agit bien du MH370) c'est une fausse information, tout doit être pris avec beaucoup de précautions». «Cela va prendre très longtemps avant d'avoir des certitudes d'après ce que nous a dit l'expert», a-t-elle ajouté.

Ghislain Wattrelos, comme de nombreuses familles de victimes, a fait part à plusieurs reprises de sa défiance vis-à-vis de la communication des autorités malaisiennes depuis la disparition de l'appareil le 8 mars 2014. «Aujourd'hui c'est pas du 100% comme a pu l'affirmer le Premier ministre malaisien», a-t-il martelé. «Le fait qu'on ait trouvé un débris sur le sol français permet effectivement à ce juge d'avoir des choses et de commencer à analyser des choses. C'est la première preuve de soi-disant crash qu'on a depuis longtemps», a-t-il toutefois déclaré. Mais «s'il y a eu crash, il y a des centaines de débris, donc j'espère qu'on va en retrouver d'autres puisqu'on n'arrivera pas à reconstituer le puzzle avec un seul débris», a-t-il jugé.